Les lycéens vont-ils avoir accès aux résultats du baccalauréat comme prévu, vendredi 5 juillet ? Après avoir fait grève de la surveillance des épreuves pour protester contre les réformes Blanquer, certains enseignants veulent poursuivre le mouvement en bloquant la publication des notes. Des jurys qui risquent d'être bloquésCertains refusent de rentrer les notes des copies qu'ils ont corrigé dans le logiciel dédié. D'autres le font, mais au compte-goutte. Anthony est professeur de philo à Montauban et déplore le manque de considération de l'État : "Ce que l'on demande, c'est simplement de pouvoir dialoguer avec le ministre. C'est aberrant d'en arriver à une situation où l'on est obligés de bloquer les notes du baccalauréat simplement pour pouvoir être entendus."Bloquer les notes, cela peut avoir de vraies conséquences pour les élèves. "Quand les collègues vont se réunir dans les jurys de délibération, ils ne pourront pas délibérer, car il leur manquera des notes", explique Marc, lui aussi prof de philo. Il a déjà fait la grève de la surveillance pour les épreuves du bac. Ensuite, il a bien corrigé toutes ses copies, mais il a décidé de ne pas entrer ses notes dans le logiciel. "En face de nous, on a un rouleau compresseur, qui est sourd à nos inquiétudes. On n'a pas été entendu au moment de la grève de la surveillance, le mouvement a même été méprisé", se désole le professeur.On est obligés de frapper plus fortMarc, prof de philo grévisteChristophe Manibal, secrétaire du syndicat SNES en Haute-Garonne dénonce lui aussi "l'autisme" de son ministre : "Ce qui est inadmissible, c'est que la ministre de la Santé reçoit les urgentistes, quand ils sont en grève. C'est le service minimum, en politique ! Et lui [Jean-Michel Blanquer], il est incapable de nous recevoir, et d'accepter la moindre critique, la moindre observation qui permettrait d'améliorer ses réformes".Concernant le blocage des notes, aucun mot d’ordre national n'a été lancé, et pour l'instant, les initiatives restent locales : des assemblées générales d’enseignants l’ont décidé à Créteil, Versailles ou encore Dijon. Certains profs iront manifester mardi 2 juillet, devant leur rectorat par exemple à Toulouse, d’autres directement devant le ministère de l’Éducation à Paris.Les résultats ne sont pas menacés, d'après le ministreDu côté du ministère de l'Éducation nationale, on est catégorique : "Chacun aura ses résultats en temps et en heure", promet Jean-Michel Blanquer. "J'avais dit que le baccalauréat se passerait de façon normale, et il s'est passé de façon normale, ajoute le ministre. On a le droit d'avoir des points de vue différents sur des réformes, mais on a pas le droit d'avoir des élèves pris en otage"Jean-Michel Blanquer rappelle également que si les jurys n’ont pas accès aux copies la veille des résultats, les correcteurs rebelles s’exposent "à des sanctions graves".