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Quelle fin d'année pour les étudiants ?

Trois mois de grève et de blocage n'ont pas laissé les universités indemnes... à tel point que certains s'interrogent sur la possibilité - et le bien-fondé - d'organiser les examens de fin d'année normalement... Etat des lieux.
Article rédigé par franceinfo
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Mai, c'est traditionnellement le temps des révisions chez les étudiants. Mais que faire, et comment faire, quand on n'a pas eu cours depuis plus de trois mois ? Annuler les examens de fin d'année, les reporter ? La question, cruciale, se pose en ce jour où tout le monde est rentré des vacances de Pâques.
_ Aujourd'hui, il reste une vingtaine d'universités bloquées - soit un quart des universités françaises.

Le gouvernement, tout d'abord, maintient la pression. Normal, la grève était dirigée contre lui... Ce qui n'empêche pas, par exemple, Claude Guéant de parler d'un “formidable gâchis”. Et le secrétaire général de l'Elysée de minimiser, d'ailleurs, le nombre d'universités qui sont toujours en grève : “10 ou 15, c'est la réalité”, dit-il. Et encore, “dans celles qui sont gênées dans leur fonctionnement, c'est la loi de la minorité qui s'impose quels que soient les résultats des assemblées générales, avec des piquets de 15 ou 20 personnes qui empêchent le fonctionnement de l'université”.
_ Comment en sortir ? Il faut “que la raison triomphe”, selon lui.

La ministre du secteur est, elle aussi, toujours sur une ligne dure. “Pas question de valider automatiquement des semestres alors que les enseignements n'auraient pas été délivrés normalement”, selon Valérie Pécresse, qui se dit “garante de la qualité de nos diplômes”.

La seule solution, à ses yeux, est celle-ci : si étudiants et professeurs rattrapent les cours dès maintenant, “on pourra passer les examens avant l'été”. Et la ministre d'enfoncer le clou : “une trentaine d'universités ont d'ores et déjà démarré les rattrapages”.

Quoi qu'il en soit, la situation ne se règlera qu'au cas par cas. Report des examens de quelques semaines, rattrapage de cours... les solutions sont nombreuses.

Car il n'est pas question, pour l'heure, d'annuler les examens. C'est pourtant ce qu'appelle de ses vœux la Coordination nationale des universités. La CNU appelle “les enseignants-chercheurs et les personnels administratifs à ne pas organiser la tenue des examens jusqu'à la satisfaction de ses revendications”.
_ La CNU est à l'origine du mouvement de grève, le 2 février dernier. L'appel a été signé la semaine dernière par les représentants de 73 établissements (universités, IUT, IEP ENS, instituts).

Une position très dure donc, largement condamnée depuis. Par le ministère bien sûr, mais aussi par la Conférence des présidents d'université...

  • Quant aux enseignants-chercheurs, qui avaient entrepris depuis plus d'un mois une "Ronde infinie des obstinés", sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris, ils ont décidé de mettre fin au mouvement... mais continuent le combat contre la modification de leur statut.

    Guillaume Gaven

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