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Que fait l'école face aux allergies des enfants ?

Un petit garçon allergique de 9 ans est mort dans l'Ain après avoir mangé à la cantine. Francetv info s'est penché sur la manière dont ces élèves sont accueillis.

Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La cantine scolaire de l'école primaire Les Hélices Vertes à Cerny, dans l'Essonne. (AMELIE-BENOIST / BSIP / AFP)

Comment les écoles prennent-elles en charge les enfants allergiques ? La question est relancée après la mort de Mathias, 9 ans, décédé à Jujurieux (Ain), jeudi 27 novembre, après avoir déjeuné à la cantine scolaire.

Environ 8% des enfants souffrent d'allergie alimentaire, selon un document (PDF) du ministère de la Santé datant de 2003. Selon le docteur Nhân Pham-Thi, allergologue et pneumo-pédiatre à l'hôpital Necker, à Paris, cité par Le Parisien, les hospitalisations liées à ce type d'allergies seraient en hausse. La directrice d'une école de la région parisienne, interrogée par francetv info, explique avoir deux à trois cas par classe, un phénomène "assez nouveau" par sa fréquence, qui remonte selon elle à cinq ou six ans. 

Parmi les causes de cette hausse des cas, l'Inserm liste l'augmentation de température à l'intérieur des maisons, les changements de régime alimentaire, l'excès d'hygiène, mais aussi la pollution ou le tabac.

A Jujurieux, l'élève allergique bénéficiait, souligne France 3 Rhône-Alpes, "d'un protocole spécifique pour son régime alimentaire". Francetv info revient sur la procédure mise en place dans le milieu scolaire.

Quelles règles les établissements doivent-ils suivre ?

Il est difficile "de prévoir des menus spécifiques pour les élèves dont l'état de santé nécessite un régime alimentaire particulier", explique le site internet du ministère de l'Education nationale.

Il énonce ensuite la règle générale : "La mise en place de 'paniers-repas' dans le cadre d'un projet d'accueil individualisé doit être favorisée. La famille assure alors la pleine responsabilité de la fourniture du repas, du conditionnement et du transport. La chaîne du froid doit être impérativement respectée, de la fabrication du repas par la famille jusqu'à sa présentation à l'enfant lors du déjeuner à l'école."

Comment cela se passe-t-il concrètement ?

Cette procédure pose-t-elle problème aux écoles ? En général, non, explique la directrice d'une école de la région parisienne, qui regroupe quelque 250 enfants : "Les parents doivent faire une demande de PAI [projet d'accueil individualisé, défini sur service-public.fr]. Avec le médecin scolaire, qui prend contact avec le médecin traitant de l'enfant, ils établissent ce PAI, qui se traduira par une prise de médicaments sur le temps scolaire et/ou par une adaptation au niveau de la cantine. Les parents devront apporter le panier-repas de leur enfant, nominatif, à la cantine tous les matins, avec le couvert et même le pain. Et la cantine le fait chauffer."

Y a-t-il moyen de surveiller l'enfant, s'il lui prend l'envie de picorer dans l'assiette du voisin ? "La municipalité organise la surveillance des cantines, mais il faut savoir qu'il y a un surveillant pour 40 enfants !" L'élève est donc encadré par le personnel de cantine, ni plus ni moins que les autres élèves. "Mais, ajoute l'enseignante, il est en général mis en garde par ses parents et connaît les risques."  

En 2012-2013, selon la rue de Grenelle, 202 999 élèves ont bénéficié d’un projet d'accueil individualisé. "Pour les deux années observées, l’asthme et l’allergie sont à l’origine de 60% des PAI demandés", précise le ministère, en spécifiant que la restauration scolaire n’est pas un "droit" , mais un "service" proposé aux familles.

Que fait l'école en cas de crise ?

Que faire si l'enfant réagit mal à un aliment ou manifeste des troubles ? "On appelle le 15, répond la directrice, et un médecin dit ce qu'il y a à faire. Pour les enfants asthmatiques, nous sommes très vigilants, nous avons une trousse médicale et une ordonnance donnée par les parents, qui indique la marche à suivre. Nous avons les médicaments nécessaires, qui peuvent être donnés en cas de réaction allergique."

Ainsi, explique Le Parisien, "lors d'un choc anaphylactique, la procédure impose d'urgence une injection d'adrénaline et, dans le même temps, l'appel aux services de secours". Le quotidien relève aussi que "les cas mortels en milieu scolaire sont rares (…). Le dernier a été relevé en 2007 à Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône)." 

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