"Personne n'a souhaité cette organisation" : à Lyon, des enseignants manifestent leur opposition aux groupes de niveau au collège

Plusieurs dizaines de professeurs, en majorité de collèges d'éducation prioritaire, ont protesté vendredi matin contre cette mesure voulue par Gabriel Attal.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté contre les groupes de niveau au collège devant le rectorat de Lyon, le vendredi 15 mars 2024. (MATHILDE IMBERTY / RADIOFRANCE)

L'avenir pour les groupes de niveaux au collège reste flou. Le Premier ministre Gabriel Attal, qui continue de vouloir leur entrée en vigueur en septembre prochain malgré de fortes critiques, parle de groupes de "niveau". La ministre de l’Éducation Nicole Belloubet a de son côté préféré parler, vendredi 15 mars sur franceinfo, de groupes de "besoin" en 6e et en 5e. Les enseignants sont en tout cas inquiets, en particulier ceux de collèges d’éducation prioritaire. Ils manifestaient vendredi matin devant le rectorat de Lyon.

Et quel que soit le terme utilisé, l'avis est le même parmi la communauté éducative : ce dispositif est "néfaste" selon deux enseignants du collège Georges Brassens, à Décines, en banlieue de Lyon. "Toutes les études pédagogiques montrent que les groupes de niveau sont néfastes parce que c'est assigner l'élève à un niveau. Derrière, leur confiance en soi va être complètement entamée", déplore le professeur. "Ils ont entre 11 et 14 ans et en deux minutes ils sont capables de comprendre que ça ne va pas marcher. La première chose qu'ils disent c'est que 'ça ne se fait pas', qu'on 'va nous prendre pour des débiles'", enchaîne sa collègue.

Des inscriptions contre les groupes de niveau au collège, devant le rectorat de Lyon le vendredi 15 mars 2024. (MATHILDE IMBERTY / RADIOFRANCE)

Des dispositifs "menacés" par les groupes de niveau 

La conséquence de ce choc des savoirs dans les collèges est une baisse de moyens, explique André Voirin, professeur au collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin et syndicaliste Snes. "On nous a enlevé des heures dans les établissements REP et REP+, et plus particulièrement au collège Henri Barbusse, pour donner les heures aux autres collèges. Donc on perd concrètement 5 heures de dotation horaire, ce qui permettait par exemple pour nous de dédoubler des groupes en sciences, d'avoir l'option espagnole renforcée, etc... craint-il. Tous ces dispositifs sont clairement menacés au profit d'une organisation que personne n'a souhaitée et pour laquelle on ne comprend plus rien", assène le professeur.

Des collèges d'éducation prioritaire se mettent en grève à tour de rôle depuis un mois dans le Rhône. Ils espèrent être entendus avant la rentrée et la mise en place de ces groupes de niveau en 6e et en 5e.

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