Pédophilie à l'école : des propositions pour éviter de nouveaux drames
En mars, un directeur d'école de Villefontaine en Isère a été écroué, soupçonné d'avoir violé onze élèves alors qu'il avait été condamné en 2008 à du sursis pour recel d'images pédo-pornographiques. En avril, c'est un professeur de collège près de Rennes qui a été mis en examen pour agression sexuelle sur mineur. Lui aussi a été condamné dans le passé. Les ministres de l'Education nationale et de la Justice doivent donc faire des annonces ce lundi à Grenoble pour améliorer un système manifestement défaillant.
En principe, une circulaire oblige la Justice à informer le ministère de l'Education lorsque des enseignants sont condamnés pour des faits graves. Comment se fait-il alors que ces deux enseignants déjà épinglés pour détention d'images pédopornographiques aient pu continuer à exercer leur métier devant des enfants ? En réalité, cette circulaire date de 2001 mais elle n'est pas toujours appliquée.
Le casier judiciaire d'un enseignant pourrait être vérifié au cours de sa carrière
Cette double enquête administrative sur les récentes affaires de pédophilie à l'école doit d'abord apporter des informations précieuses sur les dysfonctionnements qui ont permis à ces enseignants de continuer à travailler en toute impunité. Ensuite, ce rapport doit émettre des recommandations. Najat Vallaud Belkacem et Christiane Taubira en ont connaissance depuis jeudi, elles doivent désormais détailler leurs propositions pour éviter de nouveaux drames.
Les ministres ont déjà précisé qu'elles étaient favorables à une nouvelle loi pour que les services judiciaires soient réellement obligés de transmettre leurs informations, une façon de renforcer la circulaire. Il est également question de vérifier le casier judiciaire des enseignants au cours de leur carrière, et plus seulement au moment de leur embauche.
Ces trois dernières années, une cinquantaine d'enseignants ont été révoqués dans ce cadre (agissements pédophiles ou détention d'images pédopornographiques). La justice avait alors transmis un signalement aux services de l'Education nationale.
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