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Nanterre : le président de l'université lance un "appel solennel" aux bloqueurs pour que se tiennent les examens finaux

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Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Jean-François Balaudé, président de l'université de Nanterre (Hauts-de-Seine), a alerté mercredi sur France Inter sur "le grave préjudice potentiellement" porté aux étudiants "mais aussi à l'université".

L'université de Nanterre (Hauts-de-Seine), près de Paris, est toujours bloquée mercredi 18 avril par des étudiants mobilisés contre la réforme de l'accès à l'université (loi ORE). Son président, Jean-François Balaudé, a dit sur France Inter ne pas demander "pour l'instant" une nouvelle évacuation des lieux après celle du 9 avril. Il a aussi lancé un "appel solennel" aux bloqueurs pour qu'ils n'empêchent pas la tenue des examens finaux début mai. Jean-François Balaudé a rejeté par ailleurs le principe "illégal" d'une note de 15/20 ou 20/20 automatique pour des examens qui ne se tiendraient pas.

franceinfo : Vous n'avez pas l'intention de faire appel aux CRS pour déloger les bloqueurs d'aujourd'hui ?

Jean-François Balaudé : Pas pour l'instant, non, bien sûr et je l'espère pas du tout. Pour moi, quelque chose s'exprime à travers ces blocages, une opposition à la loi orientation des étudiants (ORE), peut-être un malaise plus profond. Moi, ce que je dis aux bloqueurs, c'est que nous remettons les choses dans l'ordre : qui est-ce qui a la légitimité ? Ce sont les instances des universités. Je vais donc les réunir de façon exceptionnelle : conseil d'administration, conseil de la formation de la vie universitaire, pour faire un point sur cette situation et redonner la main aux instances légitimes. Ensuite, je suis prêt à organiser ce qu'on pourrait appeler des "états généraux" pour que nous puissions discuter avec l'ensemble des parties prenantes, élus, non-élus, bloqueurs, anti-bloqueurs, pour avancer ensemble.

Aucun examen ne peut avoir lieu depuis lundi à Nanterre. Que va-t-il se passer ?

Pour l'essentiel, ceux qui ne peuvent pas se tenir cette semaine sont les partiels, les derniers éléments de validation des contrôles continus. Dans certains cas, ces partiels ne sont pas indispensables car il y a déjà eu plusieurs notes et on peut faire sans. Dans d'autres cas, il faut qu'ils se tiennent. Donc on va voir de quelle manière ils peuvent être reportés ou aménagés. En revanche, il y a un vrai sujet qui est celui des examens terminaux. Dans le cas des contrôles dérogatoires, nous avons un certain nombre d'étudiants qui sont en enseignement à distance, qui sont salariés, des étudiants handicapés, qui doivent passer leurs examens à partir du 2 mai et là il est essentiel - car autrement cela ruinerait la possibilité pour eux de valider leur année - qu'ils puissent composer. C'est là-dessus que je fais un appel solennel aux bloqueurs et à la communauté pour dire : Attention, nous sommes en train de porter un grave préjudice potentiellement aux étudiants dont je parle, mais aussi un grave préjudice à l'université !

Une assemblée générale à Nanterre a voté le principe du 20/20 à tout le monde. Votre avis ?

Annoncer qu'on octroie pour les partiels supprimés un 20/20 politique, où même un 15/20, est illégal, donc ça ne peut pas se faire ainsi. Du reste, les réactions au sein de la communauté de Nanterre ont été très vives. Un collectif d'enseignants-chercheurs a répliqué très vite en disant qu'il ne se reconnaissait pas dans ce qu'il appelait une mascarade. Aucun directeur d'UFR ne peut cautionner cela, personne ne peut aller dans cette direction. Donc moi je prends cela pour une provocation. Soyons sérieux ! Il ne faut pas faire des étudiants les victimes d'un combat politique.

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