Les syndicats lycéens veulent interdire l'application de rumeurs Gossip
Ils estiment qu'elle crée un "climat malsain" dans les établissements scolaires.
Ils ne veulent pas de Gossip dans les lycées. Plusieurs syndicats lycéens ont réclamé, mardi 2 juin, l'interdiction de cette application d'échange de "potins" anonymes. Ils affirment que cette plateforme a induit un climat malsain dans plusieurs établissements scolaires et qu'elle favorise le harcèlement.
Francetv info revient sur cette application polémique.
Quel est le principe de cette application ?
Gossip (potin en anglais) a été lancée il y a environ deux semaines. Dans le dossier de presse, Cindy Mouly, la créatrice de la plateforme, explique qu'une fois enregistré, l'utilisateur accède aux "potins" postés par ses contacts. Il est "également possible d'avoir une visibilité sur les ragots concernant un de vos contacts, mais qui seront postés par des personnes qui ne font pas partie de vos répertoires téléphoniques ni de Facebook".
"Mais ce n'est pas qu'une application pour lire des ragots, le but est aussi d'en écrire !", ajoute Gossip dans ce communiqué de presse. L'utilisateur peut ainsi générer "une rumeur" (un texte de 140 caractères et l'identification de la ou des personnes concernées) ou "une preuve" (photo, vidéo, accompagnée de l'identification de la personne concernée et, pourquoi pas, d'un commentaire). Ces "ragots" sont "éphémères" car "ils n'apparaissent sur votre page que 10 secondes" avant de disparaître, précise Gossip.
Pourquoi pose-t-elle problème ?
Pour la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), "l'objectif de cette plateforme n'est pas de jouer, mais bien de nuire aux autres". "Nous condamnons cette application, qui doit être interdite", renchérit Eliott Nouaille, président du Syndicat général des lycéens. Selon lui, cette application est une première en France. "Il existait les pages 'spotted' sur Facebook, consacrées à des déclarations anonymes - parfois des déclarations d'amour, mais aussi des paroles grossières - de lycéens d'un même établissement, déclare-t-il. Mais avec Gossip, c'est nettement plus violent".
Dans son lycée Jacques-Prévert de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), "les élèves s'invectivent et s'accusent mutuellement d'avoir posté des ragots", ajoute-t-il. "A quoi sert cette appli à part blesser les autres ?", s'interroge le jeune homme. Pour Zoïa Guschlbauer, présidente de la Fidl, cette plateforme "encourage le harcèlement", qui est déjà un phénomène "très grave et répandu" dans les établissements scolaires. "Qu'on imagine faire de l'argent avec des ragots nous met très en colère", s'indigne-t-elle.
Que répondent les créateurs de l'application ?
Gossip n'est plus accessible actuellement. "Suite aux nombreuses réactions suscitées par Gossip, nous avons pris la décision de mettre l'application hors service quelques jours, le temps de mettre en place un système de modération plus élaboré", indique un message sur l'application. Avec, en signature, la mention "sans rancune".
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