Les grands dossiers de la rentrée scolaire
"En deux ans, Xavier Darcos a engagé des réformes
importantes, dont je poursuivrai la mise en oeuvre. D'autres
sont nécessaires. Je les mènerai dans un esprit de dialogue et
de concertation".
Voilà comment Luc Chatel, nommé à la tête de l'Education nationale lors du remaniement de juin, a donné le ton de sa démarche. Dans son cartable, pour cette rentrée 2009, plusieurs dossiers "chauds". Et les syndicats n'ont pas tardé à faire entendre leur voix.
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Réforme du lycée
Selon le ministre, "l'architecture" du projet controversé devrait être connue "courant septembre", quant à une réforme censée entrer en vigueur à la rentrée 2010.
Celle-ci, portée d'abord par Xavier Darcos, a été repoussée d'un an en raison de la forte - et longue - mobilisation des enseignants et lycéens. En concertation avec le directeur de Sciences Po Paris, Richard Descoings, le ministère entend par exemple "passer d'un système d'orientation subi à
un système choisi et réversible".Parmi les autres idées de Richard Descoings, une
revalorisation de la voie technologique (surtout de la série industrielle STI),
le rééquilibrage des séries de la voie générale (L, S et ES), davantage d'oral
aux examens de langues et un temps d'accompagnement à côté des cours.Le calendrier annoncé par Luc Chatel a en tous cas été jugé "déraisonnable" et
"trop court" par le syndicat du secondaire Snes-FSU et l'Union
nationale lycéenne (UNL), première organisation lycéenne. -
Suppressions de postes
Si le ton du nouveau ministre est différent de celui de son prédécesseur, et qu'il insiste sur cette idée de "concertation", l'Education nationale continue de supprimer des postes selon la politique du non-remplacement d'un fonctionnaire retraité sur deux.
16.000 postes seront ainsi supprimés dans
le budget 2010, après 11.200 en 2008 et 13.500 en 2009.
Luc Chatel a assuré que, malgré ces suppressions de postes, le taux
d'encadrement des élèves "resterait identique".
"Le point de friction sera les
postes supprimés, alors que les effectifs d'élèves augmentent dans les écoles" a considéré Gilles Moindrot, du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire. -
Et la violence à l'école ?
Promise à grand renfort médiatique par Nicolas Sarkozy lors d'une période porteuse en faits divers, une éventuelle loi sur les violences scolaires a finalement été transformée en des mesures à l'intérieur de la loi contre les bandes violentes, adoptée fin juin par les députés.
Le texte instaure ainsi une circonstance aggravante lorsque les
atteintes aux personnes sont commises, en raison de leurs
fonctions, sur les enseignants ou les personnels travaillant
dans les établissements scolaires ou lorsque des vols et des
extorsions sont commis dans les écoles ou à proximité.De même, les intrusions dans un établissement scolaire
seront sanctionnées d'un an de prison et 7.500 euros d'amende.L'amendement annoncé par Xavier Darcos prévoyant le contrôle des cartables à l'entrée des établissement
scolaires n'a finalement pas été déposé.Matteu Maestracci
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