Les étudiants passent à la vitesse supérieure
Le campus du Mirail est fermé dans sa totalité depuis ce matin, 8h30 "et ce, jusqu’à nouvel ordre". Une décision que Daniel Filâtre, président de l’université a prise à la suite "de graves incidents (qui) se sont déroulés dans le bâtiment de l'administration centrale lundi après-midi. Des étudiants ont envahi la salle du conseil et les locaux de la présidence, après en avoir défoncé portes et cloisons, choquant fortement les personnels présents".
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse a fermement condamné aujourd’hui ces incidents estimant que "rien" ne justifiait "de tels actes". La ministre à, par ailleurs, réaffirmé son "soutien à l'ensemble des présidents d'université" et a adressé "plus particulièrement un message de sympathie et de soutien à l'ensemble de la communauté universitaire toulousaine".
A Paris depuis une semaine, des actions de blocage et des tentatives d'occupation de la Sorbonne ont lieu quasiment tous les jours.
Hier, après le vote du blocage en assemblée générale, la plupart des cours étaient suspendus, excepté ceux qui préparent au Capes et à l’agrégation.
Selon une porte parole de la présidence, des barrages composés de chaises ont été installés par des étudiants. De son côté, le responsable de l'Association générale des étudiants de Paris IV, Maxime Lonlas, aussi vice-président de Paris IV, a précisé que se tenaient des piquets de grève et que l'université avait été fermée par le rectorat.
Un important cordon de policiers cernait l'établissement hier, selon ces même sources.
Contestation
Vendredi, Paris-IV avait connu une situation similaire, les étudiants souhaitant protester contre la réforme de la formation des enseignants.
La coordination nationale étudiante réunie ce week-end à Toulouse avait demandé une radicalisation du mouvement de protestation dans les universités. Même son de cloche du côté de la coordination nationale des universités réunie vendredi à Paris
XII-Créteil. Elle a appelé "l'ensemble des universités à des actions de blocage, de filtrage ou d'occupation de campus" et l'organisation du "printemps des chaises" (empêcher la tenue des cours par la saisie des chaises).
Ces réactions font suite au compromis trouvé vendredi dernier entre la ministre de l’enseignement supérieur et quatre syndicats sur la rédaction d'un nouveau décret concernant le statut des enseignants-chercheurs.
_ A cette occasion, les syndicats avaient immédiatement prévenu que la contestation allait se poursuivre tant que la réforme de la formation des maîtres, dossier sur lequel le ministre de l'Education Xavier Darcos à la main, ne serait pas reporté. Les syndicats estiment également que les contentieux concernant les suppressions de postes ou encore le secteur de la Recherche ne sont toujours pas réglés.
Une journée nationale de mobilisation contre la politique du gouvernement "de la maternelle à l'université" est prévue demain à l'appel de plusieurs organisations syndicales.
Jamila Zeghoudi, avec agences
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