Les étudiants incertains face au blocage des gares
"L'abrogation inconditionnelle de la loi Pécresse". C’est ce que réclament les étudiants protestataires. Et pour se faire entendre, ils souhaitent se joindre aux mouvements sociaux des jours à venir –celui de la SNCF entre autres- et "faire face au rouleau compresseur du gouvernement". La décision a été prise dimanche, lors de l’AG de Rennes, qui rassemblait 1.500 étudiants et une centaine de délégués venus de toute la France. Elle prévoit le blocage des gares aujourd'hui dans la journée, avant le lancement de la grève des cheminots planifiée à 20 heures.
_ Le mouvement étudiant dure depuis la semaine dernière dans une grosse quarantaine d’universités de France. Mais si l’ensemble des syndicats concernés ont appelé à "amplifier la mobilisation", tous ne sont pas pour le blocage des gares. L’Unef, par exemple, estime que cet acte ne serait pas compris de l’opinion publique. "Si nous sommes solidaires du mouvement des cheminots, il leur appartient d'organiser leur action", a déclaré Bruno Julliard, le président de l’Union nationale des étudiants de France.
Didier Le Reste quant à lui, le secrétaire général de la CGT-cheminots a "mis en garde" les étudiants. Il a approuvé leur mobilisation et a reconnu des convergences entre les deux combats menées contre le gouvernement. "Mais l'envahissement des gares SNCF peut provoquer des dérapages au niveau de la sécurité. Il ne faudrait pas qu'ils décrédibilisent le mouvement des cheminots", a-t-il expliqué.
Des accusations récusées par la coordination étudiante, pour qui la loi Pécresse favorise "la privatisation des universités"et "l'augmentation du poids des entreprises" dans des établissements qui seront gérés par "un président tout puissant avec moins de contrôle démocratique".
Treize universités sur 85 étaient bloquées partiellement ou totalement lundi. A Rennes, un vote à bulletin secret a été organisé dans l'après-midi pour permettre à l'ensemble des étudiants de s'exprimer sur le blocage de l'université. Les étudiants de Rennes 2 se sont prononcés contre le blocage de leur faculté.
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