Le professeur racketteur condamné à six mois de prison avec sursis
Ce mercredi, cet enseignant du lycée Pierre et Marie Curie d'Aulnoye-Aymeries est jugé coupable "d'extorsion par contrainte" par le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe. Agé de 54 ans, Rodolphe Miller écope de six mois de
prison avec sursis, assortis de deux ans
d'interdiction d'exercer et de plus de 4.000 euros de réparations. Le parquet avait requis un an de prison avec sursis et une interdiction d'exercer de cinq ans mais le professeur a été relaxé des faits de faux et d'usage de faux pour lesquels il était
également appelé à comparaître.
Un "contrat" pas respecté
Le lycéen avait en fait envoyé une boule de papier d'aluminium,
ce qui avait provoqué une ITT (incapacité totale de
travail) de trois jours chez l'enseignant. Le professeur avait ensuite officieusement réclamé 7.500 euros d'indemnité aux parents du lycéen à problème, promettant en échange d'éviter
l'exclusion de l'élève. Une "convention
d'indemnisation ", officialisant le versement de 300 euros par mois, avait
alors été signée. En échange, le professeur renonçait à toute poursuite contre
la famille. Lors d'un conseil de discipline au mois de janvier, le lycéen de 18
ans avait été exclu, à la grande surprise des parents et la manigance avait été
découverte.
"Ces deux parents ont été contraints de vous remettre cette somme" (Tribunal)
Reconnaissant que l'enseignat n'avait eu "aucun préjudice" après le jet de projectile et qu'il n'y a donc "aucune justification à une indemnisation", le tribunal met en avant la vulnérabilité des parents. Toujours selon le tribunal, ils ont
été "contraints " de remettre cette somme dans la mesure où ils "ne
vivent que pour leur enfant " et la somme exigée par le professeur était "complètement disproportionnée " par rapport au préjudice subi.
La famille, aux revenus modestes, avaient déjà déboursés 2.000 euros. Elle recevra 2.100 euros au titre du préjudice
matériel et 2.000 euros en réparation du préjudice
moral.
L'enseignant avait manigancé cette opération avec sa femme. Elle,
poursuivie pour complicité d'extorsion, a été relaxée. Seul présent à l'audience, l'enseignant vacataire n'a pas souhaité faire de commentaire concernant sa peine. Frank Berton, son avocat, a annoncé qu'il ferait appel, déclarant que le jugement relève "de la morale et pas du droit ".
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