C'est un indicateur annuel toujours très scruté, mais toujours difficile à comprendre. Le gouvernement amis en ligne mercredi ses "indicateurs de réussite des lycées". Cetteradiographie de l'enseignement est basée sur les résultats du bac 2012. En hautde tableau, on retrouve le lycée privé Averroès de Lille, l'école Boule à Pariset trois autres établissements parisiens (l'école active bilingue Jeannine Manuel, le lycée LouisLe grand et le Lycée Henri IV).Découvrirl'ensemble du classement sur le site Internet du ministère de l'ÉducationnationaleMais le seul taux de réussite au bac ne suffit pas àmesurer les performances réelles des établissements. Il faut aussi s'intéresserà la façon dont "ils accompagnent les élèves de la seconde au bac "explique Catherine Moisan, responsable de laDirection de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) auministère.En effet, certains établissementsélitistes se séparent en cours de route d'élèves qu'ils estiment susceptiblesde minorer leur taux de réussite au bac. Ainsi, de nombreux établissementsaffichent un taux de réussite au bac de 100 %. Seuls quelques-uns en revancheont un taux d'élèves de seconde allant au bac qui dépasse les 95 %.Aller au-delà de ceschiffresIl ne faut pas non plus s'arrêter à ceschiffres bruts, explique Catherine Moisan. Il faut aussi " comparer laréussite des élèves à celle d'élèves comparables dans des lycéescomparables " . "Si vous avezun lycée où tous les élèves ont eu 18 au brevet des collèges, ont un and'avance, ne sont que des filles, enfants de cadres et d'enseignants, votretaux attendu de réussite va être très élevé ", détaille-t-elle." Mais si vous êtes un lycée enbanlieue avec un public plus défavorisé et des élèves avec un passé scolaire plusdivers et que vous arrivez quand même à les amener au-dessus du taux attendu, çaveut dire que votre lycée fait preuved'une efficacité importante " , poursuit Catherine Moisan.Une affaire de spécialistesLes familles utilisent pourtant beaucoupl'unique taux de réussite au bac pour mesurer la performance d'un lycéeconstatent de nombreux chercheurs comme Jean-Pierre Obin, inspecteur général honorairede l'Education nationale et auteur avec Agnès Van Zanten, chercheur au CNRS,d'un livre sur la Carte scolaire." Ces données pourraient pourtantêtre très utilisées pour que les familles ne cherchent pas systématiquement àaller dans l'établissement le plus prestigieux, le plus élitiste, mais plutôtl'adéquation entre un établissement et les besoins de leur enfant " , détaille Jean-PierreObin.Pour les chefs d'établissements, cesindicateurs servent à mesurer et conforter leur politique. Ainsi, PhilippeCantin, proviseuradjoint du Lycée professionnel Coëtlogon à Rennes, classé Eclair (parmi lesplus difficiles), et où une commission de suivi des élèves en difficulté seréunit toutes les semaines, explique que cette étude "sert pour bâtir leprojet pédagogique de l'établissement, tous les trois ans ".