Le gouvernement dévoile le palmarès 2013 des lycées
C'est un indicateur annuel toujours très scruté, mais toujours difficile à comprendre. Le gouvernement a
mis en ligne mercredi ses "indicateurs de réussite des lycées". Cette
radiographie de l'enseignement est basée sur les résultats du bac 2012. En haut
de tableau, on retrouve le lycée privé Averroès de Lille, l'école Boule à Paris
et trois autres établissements parisiens (l'école active bilingue Jeannine Manuel, le lycée Louis
Le grand et le Lycée Henri IV).
Découvrir
l'ensemble du classement sur le site Internet du ministère de l'Éducation
nationale
Mais le seul taux de réussite au bac ne suffit pas à
mesurer les performances réelles des établissements. Il faut aussi s'intéresser
à la façon dont "ils accompagnent les élèves de la seconde au bac "
explique Catherine Moisan, responsable de la
Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) au
ministère.
En effet, certains établissements
élitistes se séparent en cours de route d'élèves qu'ils estiment susceptibles
de minorer leur taux de réussite au bac. Ainsi, de nombreux établissements
affichent un taux de réussite au bac de 100 %. Seuls quelques-uns en revanche
ont un taux d'élèves de seconde allant au bac qui dépasse les 95 %.
Aller au-delà de ces
chiffres
Il ne faut pas non plus s'arrêter à ces
chiffres bruts, explique Catherine Moisan. Il faut aussi " comparer la
réussite des élèves à celle d'élèves comparables dans des lycées
comparables " . "Si vous avez
un lycée où tous les élèves ont eu 18 au brevet des collèges, ont un an
d'avance, ne sont que des filles, enfants de cadres et d'enseignants, votre
taux attendu de réussite va être très élevé ", détaille-t-elle.
" Mais si vous êtes un lycée en
banlieue avec un public plus défavorisé et des élèves avec un passé scolaire plus
divers et que vous arrivez quand même à les amener au-dessus du taux attendu, ça
veut dire que votre lycée fait preuve
d'une efficacité importante " , poursuit Catherine Moisan.
Une affaire de spécialistes
Les familles utilisent pourtant beaucoup
l'unique taux de réussite au bac pour mesurer la performance d'un lycée
constatent de nombreux chercheurs comme Jean-Pierre Obin, inspecteur général honoraire
de l'Education nationale et auteur avec Agnès Van Zanten, chercheur au CNRS,
d'un livre sur la Carte scolaire.
" Ces données pourraient pourtant
être très utilisées pour que les familles ne cherchent pas systématiquement à
aller dans l'établissement le plus prestigieux, le plus élitiste, mais plutôt
l'adéquation entre un établissement et les besoins de leur enfant " , détaille Jean-Pierre
Obin.
Pour les chefs d'établissements, ces
indicateurs servent à mesurer et conforter leur politique. Ainsi, Philippe
Cantin, proviseur
adjoint du Lycée professionnel Coëtlogon à Rennes, classé Eclair (parmi les
plus difficiles), et où une commission de suivi des élèves en difficulté se
réunit toutes les semaines, explique que cette étude "sert pour bâtir le
projet pédagogique de l'établissement, tous les trois ans ".
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