La lettre aux enseignants ne fait pas l’unanimité
"Opération de communication", "propos contradictoires", "pas à la hauteur des défis": la politique éducative proposée par Nicolas Sarkozy suscite de nombreuses inquiétudes chez la quasi-totalité des syndicats enseignants. Les points les plus critiqués : la remise en cause du collège unique, la mise en place éventuelle d'une sélection au collège et le silence du discours concernant les inégalités sociales à l'école.
L’Unsa dénonce un discours qui formule uniquement des « grands principes », "sans points concrets". « Dans son discours, le président s’est adressé à la fois à ceux qui veulent démocratiser l’école et à ceux qui veulent la rendre plus sélective, mais le point d’équilibre n’a pas été trouvé », dénonce Patrick Gonthier, de l’Unsa.
La mesure consistant à mettre sous tutelle les aides aux familles en cas d'absentéisme des enfants est aussi dénoncée par le Sgen-CFDT et la FCPE. Cette dernière estime que cela "ne fait que renforcer les difficultés des familles et les priver de toute possibilité de s'en sortir".
La volonté de "revalorisation" des enseignants suscite la méfiance. L'Unsa-Education met en garde contre "la revalorisation en trompe l'oeil". Pour le syndicat, les professeurs seront mieux rémunérés à la condition "qu'ils acceptent les suppressions de postes et le principe du mérite ou de la performance".
La suppression du nombre de personnels de l'Education reste en travers de la gorge des enseignants. 11.200 départs à la retraite ne seront pas remplacés à la rentrée 2008, ce qui se rajoutent aux 7000 postes en moins pour cette rentrée.
Le Snalc-CSEN, classé traditionnellement à droite, est le seul à avoir donné son approbation aux propositions du président de la république.
Deux aspects positifs sont appréciés par les syndicats : la laïcité, principe défendu dans la lettre, et le fait que c’est la première fois qu’un président s'adresse au monde de l’éducation.
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