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La grogne des étudiants gagne du terrain

Une dizaine d'universités bloquées, selon le ministère ; plus de 40 selon l'Unef. Le syndicat étudiant appelle à amplifier le mouvement. Son président Bruno Julliard a rencontré la ministre. En vain. Une journée d'action est prévue aujourd'hui.
Article rédigé par franceinfo
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Sur un campus quasiment désert, ce sont les banderoles qui habitent les lieux, à Toulouse. "Université en lutte pour son avenir", "Venez assurer l'avenir de l'éducation". L'université du Mirail bruisse tout de même de débats enflammés, sur le thème "quel avenir pour demain?" ou "loi Pécresse, marchandisation des savoirs". Il est aussi bien sûr question de la manifestation du lendemain.

Aujourd'hui, journée d'action. “On mobilise, on organise les gens et on va faire monter la pression au fur et à mesure des semaines, en n'excluant pas des actions plus spectaculaires comme des blocages économiques si le gouvernement n'était pas prêt à céder aux revendications légitimes des mouvements sociaux”, explique Tristan Renard de Sud-étudiants.

Car la mobilisation devrait encore gagner en ampleur. Puisque le président de l'Unef lui-même l'appelle de ses vœux. Bruno Julliard était reçu par la ministre dans la soirée. Celle-ci s'est montrée “attentive” à la situation, dit-il. Raison de plus, donc, pour amplifier le mouvement...

Hier, c'était une dizaine d'universités qui étaient touchées. Un chiffre à manier avec des pincettes : il vient du ministère. Le syndicat étudiant Unef parle, lui, de 40 sites touchés. Une chose est sûre, plusieurs universités viennent de rallier le blocage : Aix-Marseille I, Paris I Tolbiac, Lille I et III, Tours, Perpignan, Nantes, Caen...
_ A Tours, ils étaient plus de 400, venus de la fac de lettres des Tanneurs, à manifester hier après-midi.

Ce qui n'empêche pas quelques débordements. Dans la nuit de mardi, les forces de l'ordre sont intervenues pour empêcher l'occupation de la Sorbonne, à Paris, haut-lieu de la contestation étudiante...

Face à ce front du mécontentement, la position du gouvernement reste la même. Le Premier ministre François Fillon dit ne pas croire à une contagion des blocages.
_ Et la ministre de l'Enseignement supérieur appelle au dialogue. Pour Valérie Pécresse, le blocage des facs va “contre les intérêts des étudiants”, qui ont “plus à gagner dans le dialogue”.

“Moi, je suis une femme de dialogue et ma porte a été ouverte depuis que je suis arrivée au ministère, elle est encore ouverte. Je vais recevoir tous les syndicats étudiants, je les ai reçus à la rentrée, nous sommes en dialogue permanent.”

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