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L'Education nationale recherche profs désespérément

Une véritable crise des vocations contrarie les projets du nouveau gouvernement, qui prévoit de créer en cinq ans 60.000 postes dans l'Education nationale. À la rentrée de septembre, des centaines de postes ne pourront pas être pourvus, faute de candidats.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Maths, français, anglais : il
manquera, dans les collèges et lycées, des centaines d'enseignants à la
prochaine rentrée, dans ces matières pourtant fondamentales. Pourquoi ? Par
manque de candidats aux concours, selon un document que s'est procuré l'AFP.

Aux derniers concours du Capes
externe, 706 postes n'ont pas été pourvus, faute de lauréats, soit près de
15 % des postes proposés :

En anglais, 131 postes n'ont pas été pourvus, soit 17 %En math, 652 admis pour 950 postes offerts, soit un poste sur trois non
pourvuEt l'on atteint des sommets en lettres classiques, 75 admis pour 170 postes
proposés, soit 56 % des postes non pourvus. Le problème ne date pas d'hier. En 2011, 978 places offertes aux Capes externes étaient restées vacantes, essentiellement, là aussi, en math, lettres classiques, lettres modernes et anglais.

Le métier d'enseignant est perçu comme "anxiogène, difficile et mal payé" (syndicat)

Pour les mathématiques, cela s'explique par la dynamique du marché du travail
qui recrute, plus qu'hier, des profils scientifiques, dans le domaine
informatiques notamment.

Quant aux autres matières, c'est la réforme de 2010 sur la formation des
enseignants qui est en cause : désormais, les profs sont recrutés à bac+5.
Or, il y a 300.000 étudiants de moins en master qu'en licence. Dans l'enseignement
comme ailleurs, le mieux serait parfois l'ennemi du bien...

Côté syndical, on met en avant le
manque d'attractivité du métier : perçu comme "anxiogène, difficile et mal payé", écrit le SE-Unsa (enseignants du second degré) dans un communiqué. Le retour de la
pédagogie dans la formation des profs pourrait être un élément de réponse. Mais
pour les syndicats, le nouveau gouvernement n'y coupera pas : il devra "s'attaquer à la rémunération des
enseignants."

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