Journée internationale de l'alphabétisation : illettrée, Nouria reprend des cours pour retrouver du travail et aider son fils à l'école
En France, plus de 2,5 millions de Français sont touchés par l'illétrisme. À l'occasion de la Journée internationale de l'alphabétisation, focus sur ces associations qui se mobilisent pour aider ces adultes qui ne savent pas lire ou écrire.
À 50 ans, Nouria a des difficultés à trouver du travail. Comme plus de 7% de Français, elle est illettrée. Après un parcours scolaire compliqué, elle a dû arrêter l'école en classe de 3e. Aujourd'hui, elle a du mal à écrire, fait des fautes à chaque phrase. "Quand on me dit de faire une lettre de motivation, pour moi c'est vraiment une punition, déplore-t-elle, parce que je sais qu'il faut chercher les mots, les phrases, la façon d'assembler le tout... et surtout, ne pas faire de fautes ! C'est stressant."
Des cours assurés par des bénévoles
Depuis deux mois, Nouria est aidée par l'association Clé, à Ermont, dans le Val-d'Oise. Elle fait partie des 200 apprenants inscrits à qui les bénévoles proposent une remise à niveau en français, pour leur apprendre à lire ou à écrire. Une fois par semaine, Nouria retrouve Jacques, retraité de 76 ans, qui assure les cours. Il lui donne des exercices de grammaire et de conjugaison à faire à la maison, comme par exemple, "quand utiliser 'ce' et 'se'.. ça, c'est vraiment mon problème à moi", explique Nouria. Mais Jacques l'assure : "Ça l'a suffisamment intéressée pour qu'elle m'emprunte les livres pour les lire à ses enfants !"
On s'aperçoit que souvent, elle connaît à peu près le sens des mots, mais elle a beaucoup de mal à l'exprimer ou à préciser sa pensée.
Jacques, bénévoleà franceinfo
C'est aussi pour eux que Nouria prend ces cours. Elle veut pouvoir aider son fils de 10 ans à faire ses devoirs, qu'elle a du mal à comprendre pour l'instant. "Je le fais mais c'est vrai que des fois j'apprends des choses avec lui". Tous deux ont les mêmes difficultés, mais pour l'instant, il n'est qu'en primaire, explique-t-elle. "Quand il va arriver au collège, je vais avoir un gros problème ! Mais je n'ai pas honte, je ne sais pas faire ! Je sais faire d'autres choses, affirme-t-elle en riant. On ne peut pas être parfait partout !" Il reste un an de cours à Nouria pour se remettre à niveau, et surtout pour réaliser son rêve : reprendre les études, décrocher un diplome, et devenir assitante sociale.
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