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Harcèlement scolaire : "Il faut parler et libérer la parole des témoins", insiste la secrétaire d'État chargée de l'enfance

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Article rédigé par franceinfo
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Charlotte Caubel insiste sur le devoir d'exemplarité des adultes. Ils doivent être des "exemples vivants de non-harcèlement et de non-discrimination".

"Il faut parler et libérer la parole de ceux qui sont autour de l'enfant, au premier rang desquels les témoins", a déclaré samedi 14 janvier sur franceinfo Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'Enfance, alors que vont se dérouler les obsèques de Lucas, 13 ans, qui s'est suicidé après avoir été harcelé dans son collège de Golbey (Vosges). "Les discriminations et le harcèlement, c'est rarement un enfant face à un autre enfant. C'est un groupe qui va se mettre face à un seul enfant, donc les témoins et les adultes autour ont une responsabilité", assure la secrétaire d'État.

Elle exprime son "émotion" après le décès de Lucas, avec une pensée pour "la famille, les camarades, les équipes éducatives" et aussi pour la jeune Ambre, qui s'est donné la mort le jour de Noël, laissant derrière elle une lettre dans laquelle, selon sa famille, elle affirmait être victime de harcèlement.

"Un million d'élèves sont victimes de harcèlement."

Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'Enfance

à franceinfo

C'est 20% des 6-18 ans, "c'est très impressionnant", souligne la secrétaire d'État. Selon elle, la crise sanitaire "a accéléré les choses" en renforçant "l'isolement" mais surtout en renforçant "l'importance du numérique dans la relation des adolescents". "Le numérique potentialise un certain nombre de choses, c'est très facile d'insulter ou de discriminer quelqu'un par l'intermédiaire d'un téléphone, c'est plus facile que le dire en face", note Charlotte Caubel, rappelant son "inquiétude sur la santé mentale de nos enfants" après une forte augmentation "des difficultés psychologiques".

Une marche blanche a lieu samedi à Romans-sur-Isère pour Ambre, une autre sera organisée pour Lucas.

"Les marches blanches sont des choses importantes, mais de temps en temps j'aurais aussi envie de marches de la colère."

Charlotte Caubel

à franceinfo

"Il faut que notre société ait conscience que les enfants sont des victimes de violences trop fréquentes, dans le champ scolaire, mais aussi dans le champ de la famille", insiste Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'Enfance. Ces deux drames agissent, selon elle, comme un déclencheur : "Je pense que l'on prend enfin la mesure de l'impact de la violence sur nos enfants, et nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux". Aujourd'hui, la violence "est dans tout le champ de la société" et il y a "des violences exercées sur les enfants", avance Charlotte Caubel. "La discrimination homophobe dont faisait manifestement l'objet Lucas, ce n'est pas les enfants qui ont appris ça tout seul, ils ont entendu ça chez des adultes. Un enfant avec un enfant, dans un premier temps, il est bienveillant", assure-t-elle, insistant sur l'importance des enjeux "d'éducation".

La secrétaire d'État rappelle qu'un numéro d'urgence existe, "le 30 20, dédié au harcèlement scolaire". "L'Éducation nationale a aussi mis en place des ambassadeurs du harcèlement", détaille-t-elle encore, invitant les adultes à être des "exemples vivants de non-harcèlement et de non-discrimination".

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