Harcèlement scolaire : des collégiens racontent leur calvaire
Un enfant sur deux serait concerné par le harcèlement scolaire. Brimades, insultes, humiliations : les réseaux sociaux ne laissent plus de répit aux enfants. À l'occasion de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire jeudi 8 novembre, France 3 a recueilli les témoignages de trois adolescents.
Sur la photo de classe, elle affichait un sourire radieux. Pourtant, cette année-là, en 6e, Kiara a vécu l'enfer, insultée quotidiennement par une élève. Le début d'un engrenage insupportable. "J'ai essayé d'en parler à ma professeure principale et à des surveillants, qui ont dit qu'ils allaient faire quelque chose, et qui n'ont jamais rien fait, au final", raconte-t-elle. L'isolement et la solitude. Pour Jade, en 5e, le calvaire se poursuivait après les cours, sur les réseaux sociaux. "Quand je rentrais chez moi, je regardais ma tablette et mes messages, et je recevais surtout des insultes, comme quoi j'étais moche, grosse, que je ne servais à rien", explique la jeune fille. Les deux adolescentes fréquentaient alors le même établissement, au cœur du village. La direction a refusé notre demande d'interview.
"J'ai été mis par terre et frappé à coups de pied"
C'est dans ce collège que Thibault, lui aussi, a été harcelé pendant deux ans. Pour lui, à chaque récréation, l'angoisse et la peur des coups le saisissaient. "J'ai été mis par terre et frappé à coups de pied. Chaque fois, ça tournait. Ce n'était pas tout le temps les mêmes, parce qu'ils savaient que si j'en parlais, ils allaient se faire avoir", relate-t-il. Souvent, les victimes ne disent rien de leur souffrance. Sandrine Fallet a tout découvert après le suicide de son fils, harcelé pendant quatre ans sur internet. Aujourd'hui, elle incite les jeunes à témoigner. Avec leurs parents, Thibault, Kiara et Jade ont créé une association. Plus jamais ils ne seront des victimes.
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