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Harcèlement scolaire : au 3020, la plateforme d'aide aux victimes et aux parents traite 20 000 appels par an

La journée nationale contre le harcèlement scolaire a lieu ce jeudi 18 novembre. Sur le 3020, la plateforme d'écoute dédiée, le nombre d'appels augmente années après années.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Harcèlement à l'école (Photo d'illustration). (PHOTOPQR/L'EST-ECLAIR/LUDOVIC PETIOT / MAXPPP)

Comme tous les matins de la semaine, ils sont trois à répondre au 3020. Anna Bisch, est écoutante psychologue, micro-casque sur la tête, elle remplit un formulaire très précis sur son ordinateur : qui est au courant des violences ? Quel type de harcèlement ? Moral, physique ou numérique ? Les jeunes, comme les familles peuvent appeler, en cas de violences répétées dans le cadre scolaire. Ce numéro existe depuis 2012, et fait partie des outils mis en avant par l'Éducation nationale, pour lutter contre ce fléau et mis en avant à l'occasion de la journée nationale contre le harcèlement scolaire jeudi 18 novembre. 6% des 12 millions d'élèves scolarisés subissent du harcèlement scolaire, soit 720 000 élèves, selon un chiffre calculé par le Sénat, publié dans un rapport d'information daté du 22 septembre 2021 et basé sur plusieurs enquêtes de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, au sein du ministère de l'Éducation, qui est en charge des statistiques sur l'éducation.

Lorsque une maman appelle pour son fils de 11 ans, Anna Bish prend des notes, conseille, aiguille, donne des contacts de professionnels. "Ce qu'elle me décrivait était assez violent et la manière dont les adultes banalisaient ce qu'il se passait à l'école, c'était aussi très violent", raconte la psychologue.

"Accompagner les parents"

Dans 10 à 15 % des cas, ce sont directement les jeunes qui appellent. Le reste, ce sont les parents, souvent désemparés, parfois en colère. "Ce que l'on fait sur cette ligne, c'est vraiment accompagner les parents", explique Anna Bisch qui sait reconnaître les signes du harcèlement, "quand les parents commencent à nous dire : 'mon enfant qui adorait l'école ne veut plus y aller, il ne dort plus la nuit, il n'arrive plus à suivre'", explique-t-elle. "Souvent l'enfant va cacher qu'il vit du harcèlement pendant très longtemps à ses parents parce qu'il a honte, il ne veut pas être une balance et puis il a peur des représailles", complète la psychologue.

Sur cette plateforme, il y a trois écoutants le matin de 9 heures à 12 heures et deux écoutants de 12 heures à 20 heures en semaine et le samedi de 9 heures à 18 heures. Ce sont des salariés. Lors de l'appel, l'écoutant évalue la situation. Il peut donc donner des conseils, orienter vers des professionnels, mais aussi transmettre le dossier au référent harcèlement de l'académie.

Le nombre d'appels multiplié par sept depuis 2012

C'est l'association "l'École des parents" qui gère cette plateforme téléphonique, en échange de 330 000 euros de subvention cette année. Mirentxu Bacquerie est la directrice générale et elle constate une hausse des appels ces dernières années. "On va avoir une moyenne de 20 000 appels traités, pris en charge sur l'année. Pendant les vacances scolaire ça va se calmer, ça va reprendre après d'une façon un peu folle, à certains moments ça sonne tous azimuts", détaille-t-elle. Il faut "30 à 40 minutes" pour gérer chaque appel, selon elle, "donc on fait avec les moyens qui nous sont alloués par l'Éducation Nationale." Le nombre d'appel a été multiplié par sept depuis la création du numéro, en 2012. Un gros travail a été mené pour le faire connaître.

Harcèlement scolaire : "une moyenne de 20 000 appels traités" par la plateforme d'écoute - Reportage de Noémie Bonnin

Les numéros de signalement des situations de harcèlement (3020) et de cyberharcèlement (3018). (MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE)

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