Groupes de niveau : "Il y a un rejet massif de la communauté éducative", assure le président de la FCPE
"Il y a un rejet massif de la communauté éducative" au sujet des groupes de niveau au collège, assure sur franceinfo le président de la FCPE, Grégoire Ensel, jeudi 14 mars. Le Premier ministre Gabriel Attal a confirmé mercredi sa volonté de créer "trois groupes selon le niveau de difficulté des élèves" en français et mathématiques. "Nous avons besoin de groupes de besoin" et non de groupes de niveau, conteste Grégoire Ensel. "Des groupes de niveau ce sont des groupes dans lesquels on répartit les élèves moyens, faibles ou forts. Ils vont rester entre eux quasiment toute l'année. Or, tous les travaux scientifiques montrent bien que ça ne fait pas progresser les élèves parce que ça ne crée pas d'émulation au sein du groupe, ça ne permet pas d'avoir des rebonds et d'avoir des élèves qui tirent vers le haut l'ensemble de la classe", argumente le président de la FCPE.
"Par contre, un groupe de besoin, c'est la capacité de mettre ensemble des élèves faibles en géométrie pendant 15 jours, un mois, et ensuite mettre ces mêmes élèves plus forts en algèbre dans un groupe différent. C'est-à-dire qu'on va adapter la pédagogie en fonction des besoins d'acquisition de compétences de chaque élève, poursuit-t-il. L'enseignant est au cœur du dispositif pour évaluer et faire progresser les élèves en petits groupes." "Dans l'image et la façon dont l'enseignant va pouvoir animer le groupe, c'est extrêmement différent en termes de dynamique pédagogique", assure-t-il.
Selon lui, "le fait d'avoir un groupe hétérogène d'élèves n'est en soi pas une difficulté mais les enseignants doivent pouvoir être formés" et il faut commencer par "baisser les effectifs". "Au collège, n'oublions pas qu'il y a en moyenne 30 élèves par classe, avec des élèves qui ont des niveaux extrêmement différents, dans des locaux pas toujours adaptés", rappelle-t-il. "La FCPE porte une mesure qui est de mettre les élèves à 24 par classe, quel que soit le territoire. Avec des effectifs réduits, on n'aura pas de difficultés pour accompagner les élèves dans leur progression", explique Grégoire Ensel. "C'est parce qu'au fil des années on a augmenté de façon insidieuse les effectifs dans les classes qu'on vient inventer ces dispositifs qui, sur le fond, ne fonctionnent pas avec de tels contextes pédagogiques", déplore-t-il.
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