Fraude d'étudiants chinois à Toulon : l’université nie
“Impossible”. C’est la réponse de Pierre Gensse, le président de l’Institut d'administration des entreprises (IAE) face à la polémique qui ébranle le monde universitaire. Hier Le Monde révélait l’existence d’une possible fraude de faux diplômes à l’Université de Toulon par des “centaines d’étudiants chinois”. Selon les informations du quotidien, les élèves chinois auraient payé en moyenne 2 700 euros pour s’acheter des diplômes de master et de licence. La corruption concernerait plus particulièrement l’IAE.
“Je préside le jury (de l'IAE) depuis 2007 et je peux vous affirmer que les choses se passent tout à fait correctement”, a assuré M. Gensse, assurant qu'il est “exclu” que l'administration délivre des diplômes non décernés par le jury. “C'est impossible”, a-t-il répété. S’il reconnaît, comme une de ses collègues de l’Université de Toulon, avoir été approché par “quelques étudiants” qui lui ont proposé 100 000 euros pour 60 à 80 diplômes, il insiste : “ce n’est qu’une tentative de corruption”, assurant que l’affaire en était restée là.
Chiffres à l’appui, Pierre Gensse enfonce le clou : seulement 130 diplômes ont été délivrés à des étudiants chinois en trois ans. D’ailleurs, il avance des taux de réussite inférieurs à ceux des élèves français. “Le taux de réussite est de 50 à 60 % explique t-il, bien inférieur à celui des Français”. Une fraude en Chine? Dans une lettre adressée hier à ses étudiants, le directeur de l’IAE, faisait néanmoins mention des 138 chinois présents dans son établissement cette année. Des étudiants chinois recrutés en nombre sur la base d'un diplôme de niveau de français passé en Chine. Problème : leurs résultats aux examens sont déplorables. “La fraude, elle a probablement eu lieu puisque manifestement les étudiants qui sont là, (...) ne parlent pas français”, a-t-il constaté. Telle est la défense de M. Gensse et de l’Université de Toulon. Les étudiants auraient acheté de faux diplômes de Français pour pouvoir venir étudier ici. “Le faux diplôme c’est un diplôme chinois obtenu en Chine et pas un diplôme français” martèle t-il. L’affaire est confuse. Rumeur ou pas, la justice devra le dire. Une enquête administrative a été demandée. Une information judiciaire pour “corruption passive et active et escroquerie” au pôle économique et financier du tribunal de grande instance de Marseille a également été ouverte. Le procureur de Marseille prévient : “C'est une affaire qui est d'une grande complexité et qui va nécessiter une longue enquête”.
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