Face à la fronde, Xavier Darcos reporte la réforme du lycée
“Les blocages représentent moins de 10% des lycées”. L'appel à la désobéissance pédagogique est un “épiphénomène”. Ce week-end dans le Journal du dimanche, le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos, estimait que le mouvement lycéen n'en était pas un. Et laissait penser qu'il était prêt au bras de fer.
Finalement, tel le philosophe chinois Sun Tzu, le ministre pense qu'une bonne retraite vaut mieux qu'un mauvais combat. Depuis Ramallah (Cisjordanie) où il se trouve en visite officielle, Xavier Darcos annonce qu'il reporte d'un an la réforme de la seconde. "On n'est pas à un an près", explique le ministre.
Conséquence, c'est chaque étape de la réforme du lycée qui va être reportée d'un an. Elle ne s'étalera donc de la rentrée 2010, pour la classe de seconde, à la rentrée 2012, pour les terminales.
Histoire de faire retomber la tension dans les établissements, mobilisés la semaine dernière sur la question, le ministre assure qu'une “large concertation avec les représentants des enseignants, des lycéens et des familles” va être organisée.
Xavier Darcos assure que c'est la forme de cette mobilisation qui l'a poussé à repousser sa réforme. Assurant qu'il avait obtenu un consensus sur ces propositions avec le protocole d'accord d'entrée en discussion, le ministre accuse les opposants de propager des “rumeurs infondées”. Et faisant référence aux occupations de lycées parfois tendues, il explique que “dans ce contexte qui expose la sécurité des lycéens et des personnels, les conditions d'un dialogue serein et responsable ne sont plus réunies”.
Le ministre a également démenti une information du Figaro, selon laquelle c'est sur instruction de l'Elysée qu'il aurait "levé le pied".
Maintien des manifestations
Pour l'instant, le recul ministériel n'a pas encore éteint l'incendie. L'UNL maintient son appel à la manifestation pour jeudi : “nous n'avons pas de garanties, il faut que les lycéens restent mobilisés”, estime Lucie Bousser, la présidente de l'UNL, tout en admettant qu'il s'agit d'une “avancée”.
_ Pour le syndicat enseignant FSU “c'est un succès, un résultat des mobilisations”. Mais les professeurs ne veulent pas s'arrêter là et visent le plan de suppression de 13.500 postes dans l'Education nationale : “Je souhaite que ce geste soit complété par des gestes à destination des enseignants et des parents de l'école primaire”, demande le secrétaire général du syndicat, Gérard Aschieri.
Grégoire Lecalot, avec agences
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