Éviter la galère des trajets ou du logement étudiant : des "campus connectés" expérimentés en zone rurale
Cours en ligne et coaching personnalisé : depuis la rentrée, des "campus connectés" sont expérimentés dans 13 villes françaises. Coup de projecteur sur celui de Privas dans l'Ardèche.
Comment étudier à l’université quand on habite en zone rurale, loin d’un campus universitaire ? Depuis la rentrée, sept étudiants ont rejoint le tout nouveau campus rural de Privas (Ardèche), des jeunes mais aussi des adultes en reconversion. Les bureaux sont neufs et les ordinateurs dernier cri pour ces étudiants qui vont suivre les cours à distance de différentes universités.
Car les sept ont bien sûr choisi un cursus différent : Thibaut par exemple est en première année de BTS tourisme, Chloé est en licence pro notariat, Marine a opté pour une licence de langue russe proposée par la fac de Lille et Pauline suit une licence sciences de l'éducation qui dépend de l'université de Lyon. "Je ne me voyais pas faire ma vie dans une grande ville, explique Pauline. Pour moi, c'était l'Ardèche. En tant qu'Ardéchois, on est un peu chauvin. On est connu pour ça."
Rester ici, c'est un avantage. Au niveau des trajets, ce n'est pas la même galère. Et financièrement, ça n'a rien à voir de vivre ici ou de vivre à Lyon, payer le loyer etc.
Pauline, étudiante en sciences de l'éducationà franceinfo
Ce sont toutes ces barrières économiques et psychologiques à la poursuite d'études qu'a voulu lever Sandrine Charreyre, élue départementale. Elle est partie d'un constat édifiant : "Les bacheliers ardéchois ont de très bons résultats au niveau académique et même national. Et pourtant, peu d'entre eux poursuivent des études supérieures. C'est de l'ordre de la moitié seulement".
La moitié seulement des bacheliers ardéchois suivent des études supérieures
Pour casser ce plafond de verre, l'université vient donc jusqu'à ces étudiants avec bien plus qu'une formation à distance, explique Chloé : "Le plus c'est déjà d'avoir un coach qui est là tous les jours, qui est quand même assez disponible". C'est vrai admet Thibaut que "quand on fait des études à distance, c'est parfois difficile de se faire violence tout seul pour travailler. Là au moins, on sait qu'il est là s'il y a la moindre interrogation". Thibaut trouve également motivant d'avoir "quelqu'un qui attend des résultats". "Ça met une pression bienveillante en fait !", avoue-t-il en souriant.
Un coaching "bienveillant"
Le coach à Privas s'appelle Ali Haksen, un professeur de l'Éducation nationale. Il est là pour motiver et accompagner. "Cela va être plus sur de la méthodologie. Par exemple, certains ne se sentent pas très à l'aise sur la méthodologie de la dissertation donc je leur ai préparé un petit atelier à partir de cas concrets."
Forcément, le dispositif ne peut concerner qu'un tout petit nombre d'étudiants. Mais à Privas, ils ont déjà pris les habitudes d'une vraie fac. Ils aimeraient d'ailleurs trouver un nom à cette première promo, "un nom ardéchois", précise Thibaut.
L'expérience est actuellement menée dans 13 villes françaises, petites ou moyennes. Si elle se révèle concluante, l'Ardèche réfléchit déjà à ouvrir d'autres "campus connectés" dans le département.
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