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Enfance et exclusion sociale, l'Unicef pointe la "spirale du malheur"

EXCLUSIF | Ecoutons ce que les enfants ont à nous dire : dans une étude inédite, l'Unicef se penche sur le lien qui existe entre privations et exclusion sociale chez les enfants. Entre février et juillet, 22.500 enfants, âgés de 6 à 18 ans, ont répondu à 133 questions sur leur vie quotidienne. Les résultats de la consultation montrent que près d'un jeune sur cinq est en situation "préoccupante" d'exclusion sociale.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Lorea Marchand UNICEF)

Et si tout était lié ? C'est ce que prouve cette étude réalisée sous l'égide de l'Unicef France : pauvreté et exclusion sociale sont bien liées. Ce n'est pas franchement un scoop, juste la confirmation de ce que l'on pressentait. Ce que la pédiatre Catherine Dolto appelle la "spirale du malheur". L'étude le confirme, chiffres à l'appui.

Quelque 22.500 enfants (22.495 précisément) âgés de 6 à 18 ans ont donc répondu à un questionnaire assez complet - 133 questions sur leur vie quotidienne. TNS-Sofres a été chargé des données statistiques. 

Pauvreté et difficulté à vivre ensemble

Parmi les résultats les plus parlants, il y a celui-ci : près d'un enfant sur cinq (17%) est en situation "jugée préoccupante" d'exclusion sociale. Si l'on met ce chiffre en rapport avec les 3 millions d'enfants pauvres en France, on se rend rapidement compte que les deux sont liés, sentiment de privation et pauvreté. "Les 6-18 ans vivant dans la précarité se perçoivent plus en difficulté à l'école ou dans leur famille, plus éloignés du système de soins, plus marginalisés dans leur quartier, plus en insécurité dans leur environnement proche, mais aussi moins associés à la vie de la collectivité que les autres enfants" , écrit la présidente de l'Unicef France, Michèle Barzach.

Dans le détail, l'enquête se veut très complète. On y parle des droits des enfants (96% sont conscients d'avoir des droits), du respect entre enfants (55% des répondants disent qu'ils peuvent être harcelés ou ennuyés par d'autres enfants ; 35% avouent que des adultes leur font peur), de la santé (94% mangent trois repas par jour) et de l'hygiène (seuls 67% estiment que les toilettes de leur école sont propres). 

Fort de ce constat, l'Unicef se fait plus revendicative : elle constate d'abord que "l a France est
l'un des pays de l'OCDE qui dépense le plus pour ses enfants, sa protection sociale et son
système éducatif ; pour autant, ces
politiques ne parviennent pas à combattre
efficacement les conséquences de la
pauvreté et à enrayer le cercle vicieux de
l'exclusion"

Avant de marteler : "L'enfant et l'adolescent doivent être au centre de toutes les politiques publiques, de la façon la plus transversale possible, et la mission première de ces politiques publiques devrait être de protéger les plus vulnérables" .

 

 [null,null] Le rapport complet de l'Unicef sur les droits des enfants publié par France_Info.fr

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