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Emmanuel Davidenkoff : "Dans une réforme du collège, culminent toutes les hypocrisies"

Alors que Manuel Valls concède qu'il a bien du mal à faire accepter le projet de réforme des collèges défendu par Najat Vallaud-Belkacem, les enseignants ont prévu de manifester mardi. Pour Emmanuel Davidenkoff, il s'agit d'une "réforme où culminent toutes les hypocrisies du système éducatif".
Article rédigé par franceinfo
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  (Emmanuel Davidenkoff  © RF)

"On vous dit que le collège est unique mais, en même temps, c'est le moment où l'on va être orienté. C'est donc une hypocrisie parce que tout le monde sait qu'il y a cette fonction de tri qui l'emporte. Tout le monde sait que le tri scolaire aggrave le tri social existant," explique Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de l'Etudiant et spécialiste de l'éducation pour France Info.

 

"Rien d'unique à part le bâtiment"

 

Historiquement, "le collège unique existe depuis Valéry Giscard d'Estaing. Il maintient alors l'existence de filières professionnalisantes dès la classe de 5e. Mais, en fait, il n'a rien d'unique à part le bâtiment. A l'époque, c'est pourtant révolutionnaire de mettre tous les élèves au même endroit. La gauche, elle, va créer des filières d'élite, notamment via des choix de langues." Les gouvernements successifs  ont quand même enchainé quelques réformes mais, "pour essayer de rétablir cette cohérence initiale, absolument jamais."

 

Emmanuel Davidenkoff estime qu'avant "de réformer le collège, il faut construire une légitimité démocratique. Mais Hollande n'a pas dit ce qu'il voulait faire au moment où il a été élu. C'est donc difficile de réformer l'école. Comme le clivage n'est pas droite – gauche, vous devez construire une légitimité en amont."

 

Emmanuel Davidenkoff : "en France, dès que vous touchez à la culture, vous touchez à des choses essentielles et identitaires."

 

 

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