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Covid-19 : les universités tentent de s'organiser pour permettre aux étudiants de revenir un jour par semaine en présentiel

Emmanuel Macron avait déclaré que les étudiants devaient pouvoir, s'ils le souhaitent, retourner suivre des cours à l'université un jour par semaine. Mais c'est un vrai casse-tête pour les universités.

Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Des étudiants à l'université de Rennes 1, le 4 janvier 2021. (DAMIEN MEYER / AFP)

"Un étudiant doit avoir les mêmes droits qu'un salarié (...) S'il en a besoin, il doit pouvoir revenir à l'université un jour par semaine", avait indiqué le chef de l'État, jeudi 21 janvier. Les universités ont théoriquement jusqu'au lundi 8 février dernier délai pour mettre en place cette organisation pour tous les jeunes qui le souhaitent, selon la circulaire du ministère.

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Mais de l'aveu même de la Conférence des présidents d'université, tout le monde n'est pas tout à fait prêt. Selon la CPU, environ 60% des universités avaient mis en place la semaine dernière ce fonctionnement un jour sur cinq. Cela va sans doute monter en puissance cette semaine.

À l'Université Jean Jaurès de Toulouse, tout dépend des disciplines. "On a décliné quatre possibilités, affirme Vincent Simoulin, le vice-président chargé de la formation. La première possibilité, c'est un enseignement en présentiel à 100% pour les enseignements pratiques. La deuxième possibilité, c'est une alternance pour les groupes de L1 une semaine sur deux, selon le numéro de la carte d'étudiant. La troisième possibilité, c'est d'organiser des petits groupes de 1 à 10 personnes, ce qui correspond bien aux spécialités dans lesquelles il y a des effectifs petits. Et la quatrième possibilité, c'est d'organiser des regroupements le samedi, qui sont l'occasion de revenir sur les apprentissages, de faire le point avec les étudiants, de voir si sur tel ou tel type d'exercice, il y a un souci ou même, plus largement, de reprendre contact avec eux."

À l'université d'Aix-Marseille, le président Éric Berton met un point d'honneur à respecter l'annonce présidentielle. Alors dès ce lundi, "tous les étudiants doivent pouvoir revenir l'équivalent de deux demi-journées par semaine. On a prévu des demi-groupes, des salles à mi-jauge. C'est un soulagement, les étudiants sont heureux de revenir."

"Rien n'a changé"

Mais tous n'auront pas cette chance. Thomas est étudiant en droit à Paris en deuxième année, délégué de sa promotion. La promesse d'Emmanuel Macron, il n'en a pas encore vu la couleur. "Pour nous, en deuxième année, rien n'a changé pour le moment, regrette-t-il. Pour les premières années, ça a changé un petit peu parce qu'ils ont des TD en présentiel, mais ce qu'on attend derrière, c'est que ce soit étendu à tous les élèves de la faculté, ce qui n'est pas le cas pour le moment. On n'a pas eu d'informations supplémentaires, donc on reste dans la situation dans laquelle on était, c'est-à-dire des cours à distance."

"La faculté elle-même ne sait même pas comment elle s'organisera. Clairement on craint de ne pas pouvoir revenir du semestre."

Thomas, étudiant en droit à Paris

à franceinfo

L'objectif est bien de sauver justement ce second semestre, répondent les présidents d'université. Mais c'est une organisation complexe et donc longue à mettre en oeuvre, notamment car il faudra parfois faire cours en amphithéâtre et à distance en même temps comme l'explique Joël Alexandre, à la tête de l'université de Rouen. "Un certain nombre d'étudiants ont rendu leur chambre, sont retournés chez leurs parents et il leur est impossible de revenir sur les campus en présentiel, affirme-t-il. Cela nécessite de la part des collègues de gérer les deux publics, ceux restés à distance et ceux qui sont de retour en présentiel."

Autre casse tête : l'organisation de campagnes de tests de dépistage du Covid-19 sur les campus. Quant aux restaurants universitaires, ils vont pouvoir rouvrir en journée promet Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieurpour permettre aux étudiants de consommer sur place. Jusque-là, ils ne pouvaient que venir récupérer des plats à emporter.

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