Coup d'envoi des épreuves du bac "pro" sur fond de polémique
Le "bac pro" est en pleine mutation. Cette filière, qui n'a pas toujours eu bonne réputation, attire de plus en plus d'aspirants bacheliers. Ils sont cette année plus de 120.000, répartis entre 64 spécialités, à plancher à partir d'aujourd'hui. Et la réforme en cours vise à rendre encore plus attrayante cette qualification.
Le "bac pro" devrait donc bientôt s'obtenir en trois ans, contre quatre actuellement -un an de plus que les autres filières.
Expérimenté depuis 2001 dans certains lycées, cette formule en trois années d'études a les faveurs de Xavier Darcos, ministre de l'Education, qui souhaite la généraliser dès la rentrée 2009. En septembre prochain, près de 45.000 élèves devraient déjà l'adopter.
L'objectif est simple: amener davantage d'élèves au bac. Car il faut aujourd'hui obtenir son BEP (deux ans d'études) pour pouvoir se présenter au baccalauréat professionnel. Résultat : seulement un élève sur trois de seconde année de BEP devient bachelier. Et puisque les études montrent qu'un titulaire d'un bac pro est beaucoup moins touché par le chômage, le gouvernement souhaite en faciliter l'accès.
"Une réforme élitiste"
Mais la réforme ne fait pas l'unanimité. Certains syndicats, comme l'UNSA, ont dénoncé une réforme élitiste, susceptible de laisser des élèves en difficulté au bord de la route à cause d'un rythme de travail beaucoup plus soutenu. Des inquiétudes ont également été soulevées concernant une éventuelle baisse des moyens ou à propos d'aspects spécifiques de la réforme.
Mais le SNETAA-EIL, syndicat majoritaire d'abord critique, a finalement signé le protocole d'accord fin mai. Le gouvernement a tenu à rassurer les syndicats, qui ont obtenu des garanties: la possibilité d'établir son parcours en 4 ans sera maintenue et le BEP ne disparaîtra pas. De quoi satisfaire tout le monde, à condition d'ouvrir plus de CAP (Certificat d'Aptitude Professionnelle) pour les élèves en grande difficulté.
Antonin Chilot
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