Classement Pisa : en Chine, les écoliers sont sous pression
L'OCDE a publié mardi sa nouvelle enquête Pisa. Coup de projecteur sur la Chine, qui se classe parmi les premières nations, mais où les enfants sont soumis à une pression de plus en plus forte.
L'enquête est toujours très attendue. Le classement Pisa, réalisé par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), a été dévoilé mardi 6 décembre. Publié tous les trois ans, il mesure les connaissances et compétences de jeunes de 15 ans dans 72 pays. Une manière d'évaluer l'efficacité des politiques éducatives. Les provinces chinoises ayant participé à l'enquête se distinguent une nouvelle fois... mais à quel prix ! Les enfants y sont soumis à une pression de plus en plus forte.
Des cours du soir pour rester compétitifs
Pékin, début décembre. À la sortie de son école primaire, à 15h30, May, vient de subir une journée chargée et sans récréation. Seule pause pour cette fillette de 8 ans : l'heure du déjeuner. "Tous les matins, je me lève à 7 heures. Et le soir, je dors à 8 heures, explique-t-elle. Quand je rentre de l'école, je dois d'abord faire mes devoirs. Ensuite, je peux jouer. À l'école, j'ai littérature, mathématiques, sport, musique... et plein d'autres cours ! Je fais aussi de la danse et de la peinture."
Ce soir, j'ai des devoirs d'anglais, de littérature, de mathématiques et des exercices de calligraphie chinoise.
En Chine, les professeurs chinois se montrent sévères dès l'école primaire, afin de préparer au plus tôt les élèves au "gaokao", le concours d'entrée à l'université, symbole de la méritocratie chinoise. Dans ce pays de 1,3 milliard d'habitants, la sélection est sans pitié.
Le père de May, employé, fait comme la plupart des parents : il paie des cours supplémentaires. "Elle va à l'école la journée et prend des cours du soir en mathématiques, en calligraphie et en anglais, raconte-t-il. Il faut qu'elle apprenne l'anglais tant qu'elle est petite, car après, j'ai peur qu'elle ait du mal à suivre." Interrogé sur le rythme effréné que subit son enfant, ce père explique : "C'est bien pour elle. Elle prend aussi deux ou trois cours le samedi et le dimanche. Pas plus, sinon elle aurait trop de pression."
Pour six mois de cours du soir, je paie environ 700 euros. Je l'aide aussi à faire ses devoirs.
Universités élitistes, sélection sans pitié
À 30 ans, Lin est vendeuse de logiciels pour apprendre l'anglais aux enfants. "Je trouve que la compétition est plus dure maintenant que quand j'étais enfant, explique-t-elle. Il y a beaucoup plus de cours supplémentaires après l'école. Si tu ne le fais pas, tu es dépassé par les autres qui, eux, prennent des cours du soir. Mais ce n'est pas bon pour l'épanouissement de ton enfant."
C'est la pression de la société, tu n'as pas le choix.
Exigeantes, les universités chinoises sont de plus en plus élitistes. Les familles riches des grandes métropoles visent les établissements en tête des classements, augmentant le stress et la pression sur les jeunes Chinois.
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