Agressions dans les établissements scolaires : "Les jeunes sont les mêmes chez nous que dans l'enseignement public", affirme le secrétaire général de l'Enseignement catholique

Philippe Delorme appelle à "sortir de postures idéologiques". Il ne pense pas qu'on scolarise ses enfants dans le privé pour échapper à la violence. Selon lui, il faut "cultiver une éducation à la fraternité", un projet au cœur de l'enseignement catholique.
Article rédigé par franceinfo
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Philippe Delorme, secrétaire général de l'Enseignement catholique, le 23 février 2023. (LP/OLIVIER LEJEUNE / MAXPPP)

"Les jeunes sont les mêmes chez nous que dans l'enseignement public, on ne sera jamais à l'abri d'un tel drame", réagit dimanche 7 avril sur France Inter, le secrétaire général de l'Enseignement catholique Philippe Delorme, après les agressions, parfois mortelles, de trois collégiens en une semaine, à Montpellier, Tours et Viry-Châtillon. Dans ce dernier cas, un adolescent de 15 ans est mort, après avoir été agressé par plusieurs personnes à la sortie de son collège. Une enquête a été ouverte pour "assassinat" et "violences en réunion aux abords d'un établissement scolaire".

Ces agressions "questionnent forcément notre société". Selon lui, "il faut vraiment sortir de postures idéologiques et travailler tous ensemble sur le terrain, territoire par territoire, pour comprendre et lutter contre ces drames absolus". Il appelle à "cultiver une éducation à la fraternité" qui est "au cœur de notre projet éducatif" dans l'enseignement catholique, pour que "les jeunes, entre eux, passent du respect à l'amour de l'autre". C'est "un travail de longue haleine", reconnaît-il.

L'école un "sanctuaire" oui mais "ouverte sur le monde extérieur"

Après ces agressions, Emmanuel Macron a appelé vendredi à ce que l'école reste "un sanctuaire" face à "une forme de violence désinhibée chez nos adolescents", une expression que comprend Philippe Delorme comme le "fait que les élèves puissent étudier dans de bonnes conditions, qu'ils se sentent protégés des agressions extérieures et protégés au sein même de l'établissement". Mais, pour autant, "l'école doit être ouverte au monde extérieur et nos élèves doivent être éduqués vers cette ouverture. Sinon, on en fait des jeunes qui sont étriqués et qui ne vont pas aller vers l'autre".

Si les trois récentes agressions ont toutes eu lieu dans des établissements publics, "il ne pense pas que ça soit pour échapper à l'enseignement public qu'on inscrit son enfant dans l'enseignement catholique". Il parle d'adhésion au projet éducatif de l'enseignement catholique et "note qu'un certain nombre de familles musulmanes nous choisissent parce qu'ils savent que dans nos écoles, on pourra parler de Dieu".

Un rapport parlementaire, co-écrit par le député Renaissance Christopher Weissberg et son homologue LFI Paul Vannier, présenté mardi en commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée nationale, pointe du doigt le financement de l'école privée. Philippe Delorme répond aux critiques, expliquant que "si on a à peu près 12 milliards d'euros pour l'enseignement privé, on a 112 milliards, pour l'enseignement public, c'est-à-dire 11,4%, alors qu'on scolarise 17% des élèves. Et on peut montrer aussi qu'un élève de l'enseignement privé coûte deux fois moins cher au contribuable qu'un élève de l'enseignement public".

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