Admission post-bac : "Les universités font ce qu'elles peuvent", préviennent les présidents d'université
Après la polémique concernant les 87 000 bacheliers sans affectation, Khaled Bouabdallah, vice-président de la Conférence des présidents d'université, souhaite "tout remettre à plat" : "L'admission post-bac n'est qu'un révélateur d'un problème plus profond".
La ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Frédérique Vial, organise lundi 17 juillet dans la matinée une vaste concertation sur l'entrée à l'université, avec les syndicats d'étudiants, la conférence des présidents d'université, les recteurs d'académie et les associations de parents. Cette concertation fait suite à la polémique concernant les 87 000 bacheliers sans affection pour la rentrée 2017. Khaled Bouabdallah, vice-président de la Conférence des présidents d'université, certifie lundi matin sur franceinfo que "les universités font ce qu'elles peuvent pour essayer de trouver une place qui corresponde le plus au souhait de l'étudiant". Mais se pose le problème plus général de l'orientation des bacheliers.
franceinfo : Qu'est-ce qu'on peut dire aux 87 000 élèves toujours sans affectation post-bac pour la rentrée 2017 et à leurs parents ?
Khaled Bouabdallah : Les universités font ce qu'elles peuvent pour, au cas par cas, filière par filière, étudiant par étudiant, essayer de trouver une place qui corresponde le plus au souhait de l'étudiant. Mais en même temps, pour les universités aussi, à l'impossible nul n'est tenu. A un moment donné, si les choses bloquent, elles bloquent.
Quel est le problème de l'admission post-bac, pourquoi en arrive-t-on là ?
Il y a deux problèmes qui se superposent : il y a une augmentation du nombre d'étudiants traités, et en particulier cette année, on a introduit les réorientations, ce qui a mis à peu près 200 000 étudiants de plus dans la machine. Mais l'APB n'est qu'un révélateur d'un problème plus profond, qui s'appelle l'orientation. On la démarre trop tard, on n'en parle pas assez. Surtout, elle n'est pas faite correctement puisque aujourd'hui dans les filières de licences générales, il y a 70% d'échec.
Et on sait aussi que le nombre d'élèves va continuer à augmenter ces prochaines années...
L'autre sujet qui vient encore compliquer le problème, c'est l'augmentation du nombre de bacheliers, qui entraine une augmentation de 30 000 à 40 000 étudiants depuis deux à trois ans et pour encore deux à trois années dans les universités, sans qu'il n'y ait le moindre moyen supplémentaire, et même encore plus grave cette année puisqu'il y a une annulation des crédits à hauteur de 400 millions d'euros pour cette année 2017. On voit bien qu'on atteint les limites d'un système qui dysfonctionne, avec des moyens qui ne sont pas au rendez-vous, donc tout ça ne peut pas marcher. Nous souhaitons tout remettre à plat, et qu'on discute enfin sérieusement de comment on fait des études supérieures en France.
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