: Vidéo Pourquoi les militantes latino-américaines sont-elles en pointe dans la lutte pour les droits des femmes ?
De Tunis à New York, l'hymne féministe chilien "Le violeur, c'est toi" contre la violence sexiste a inspiré les femmes dans le monde entier. Selon l'écrivaine Catalina Ruiz-Navarro, voilà pourquoi les militantes latino-américaines sont en pointe dans la lutte pour les droits des femmes…
"Il y a un couplet que j'adore dans cette chanson. Il s'intitule : "Un violeur sur ton chemin" et il dit : 'L'État oppressif est un macho violeur.'" Né au Chili, l'hymne féministe "Le violeur, c'est toi" contre la violence sexiste a inspiré les femmes dans le monde entier, de Tunis... à New York. Et ce sont les militantes latino-américaines qui ont mené l'initiative dans la lutte pour les droits des femmes... Mais pourquoi ?
L'Amérique latine, le berceau d'un féminisme avant-gardiste
Dans un pays au passé colonial fort, où il y a beaucoup de violences et beaucoup d'inégalités, cela laisse "de profondes cicatrices". "Je pense que ces inégalités ont donné naissance à une école de pensée féministe unique en Amérique latine, qui a commencé à refléter la violence et qui cherche des solutions face à celle-ci", estime-t-elle. Par exemple, elle évoque le débat autour du mot féminicide dans son pays, la Colombie, qui dure depuis une dizaine d'années. De la même façon, elle précise qu'ils y sont nombreux : "Il y a des attaques à l'acide, par exemple, et on dénombre beaucoup de cas, plus de 3000 femmes, à qui on a jeté de l'acide au visage." Face à une telle recrudescence de la violence, s'est donc développé un élan féministe fort.
Un problème systémique ?
Pour l'écrivaine Catalina Ruiz-Navarro, les violences faites aux femmes sont à l'origine d'un dysfonctionnement plus général dans le pays. "Il y a des systèmes liés à l'éducation, au gouvernement, aux forces policières qui nous blessent au lieu de nous protéger", regrette-t-elle. Aussi, l'écrivaine estime qu'il ne faut pas faire des violences faites aux femmes un problème individuel : derrière chaque agresseur, il y en a un autre. "C'est une succession infinie d'agresseurs qui ne s'arrêteront pas tant qu'on n'aura pas changé le système dans notre culture et notre éducation", souffle Catalina Ruiz-Navarro.
Et si les femmes avaient autant de pouvoir que les hommes, est-ce que ce serait plus facile de résister au harcèlement et à la violence ? Selon l'écrivaine, il n'y a pas de doutes que les hommes ont davantage de pouvoir et que cela influe directement sur le nombre de violences. "Il y a de nombreuses fois où on ne peut pas lui dire de s'en aller", fait-elle valoir. Et ce sont ces limites, ces déséquilibres de pouvoir contre lesquels elle somme de se battre.
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