Parité hommes-femmes : les entreprises espagnoles devront publier les écarts de salaires
Il s'agit de permettre aux salariées et aux syndicats de pouvoir exiger l'égalité salariale, au sein de l'entreprise ou devant la justice, dans ce pays où, en 2018, les femmes gagnaient en moyenne 14% de moins que leurs compatriotes masculins.
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, le gouvernement de coalition de gauche en Espagne a fait de l'amélioration des droits des femmes une des pierres angulaires de son programme. Dernière mesure en date : les entreprises espagnoles de plus de 50 salariés devront désormais publier les écarts de salaires entre leurs employés en fonction de leur genre, selon un décret approuvé mardi 13 octobre par le gouvernement. Cette obligation de transparence doit permettre aux salariées et aux syndicats de pouvoir exiger l'égalité salariale, au sein de l'entreprise ou devant la justice, a expliqué la ministre du Travail, Yolanda Diaz.
"Il est crucial de savoir comment fonctionne le système de rémunération, car c'est là que se perçoivent toutes les discriminations dont nous souffrons en tant que femmes, au cours de notre carrière professionnelle et de notre vie", a-t-elle déclaré. Ainsi, la grille devra comporter le salaire moyen et médian en vigueur dans l'entreprise "détaillés par sexe", pour chaque catégorie professionnelle ou type de poste de travail, afin de respecter une "obligation de rémunération égale pour un travail de valeur égale", selon ce texte. Les entreprises ont six mois pour se mettre en conformité avec ce règlement.
Un écart de salaire de 14%
Les Espagnoles gagnaient en 2018 en moyenne 14% de moins que leurs compatriotes masculins, soit un peu mieux que la moyenne européenne (14,8%) et française (15,5%), selon les dernières données disponibles d'Eurostat, basées sur le salaire horaire brut.
En France, un index de l'égalité professionnelle entre femmes et hommes, créé en février 2019, s'applique aux entreprises de 50 à 250 salariés depuis mars 2020. L'index comprend cinq critères : l'écart de rémunération femmes-hommes (40 points), l'écart dans les augmentations annuelles (20 points), l'écart dans les promotions (15 points), les augmentations au retour de congé maternité (15 points) et enfin la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l'entreprise (10 points). Mais cette formule restait toujours à parfaire selon les syndicats, interrogés à l'heure du premier anniversaire.
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