L'Arabie saoudite arrête sept militants des droits des femmes, quelques semaines avant l'autorisation pour les femmes de conduire
Parmi les militants interpellés figurent trois femmes qui avaient justement pour cheval de bataille la levée de cette interdiction, ainsi que la fin de la tutelle exercée par les hommes sur les femmes.
Alors que l'Arabie saoudite doit autoriser, le 24 juin, les femmes à conduire, le royaume a arrêté sept défenseurs des droits des femmes, mardi 15 mai. C'est Human Rights Watch (HRW) qui le révèle et le dénonce, samedi. Selon l'ONG, la raison de ces arrestations n'est pas claire.
Des activistes ont expliqué à HRW que, en septembre 2017, "la cour royale avait contacté d'importants militants... et les avait avertis qu'ils ne devaient pas s'exprimer dans les médias". Et ce, le jour même où était annoncée la fin prochaine de l'interdiction faite aux femmes de conduire.
Les femmes restent sous tutelle masculine
Parmi les personnes détenues depuis le 15 mai figurent notamment Loujain al-Hathloul, Aziza al-Yousef et Eman al-Nafjan, trois militantes connues pour avoir combattu l'interdiction de conduire, ainsi que la tutelle exercée par les hommes sur les femmes dans le plus grand pays du Moyen-Orient.
Selon la loi, les Saoudiennes doivent obtenir la permission d'un homme de leur famille pour de nombreuses décisions importantes. De l'autorisation de conduire pour les femmes à celle des cinémas, une série de réformes sociétales et économiques a été annoncée ces derniers mois sous l'impulsion du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane.
Pour de nombreux militants saoudiens, cependant, ces réformes ne seront que cosmétiques tant que les Saoudiennes ne seront pas totalement émancipées de la tutelle masculine.
"La 'campagne de réformes' lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane inquiète les véritables réformateurs saoudiens qui osent défendre publiquement les droits de l'homme et l'émancipation des femmes", a expliqué Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient de Human Rights Watch.
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