Harcèlement sexuel : la loi du silence ?
Pour les victimes de harcèlement sexuel au travail, il est souvent difficile de prendre la parole et d'accuser, notamment lorsque le harceleur est un supérieur hiérarchique.
Aline Rigaud rêvait de faire carrière dans la fonction territoriale jusqu'au jour où l'adjoint au maire de Villefranche-sur-Saône (Rhône), où elle était en stage, lui demande des conseils en informatique. Il se met alors à lui faire des avances et à la caresser. "J'étais tétanisée. Je pensais que je serais grillée pour mon travail si je disais quoi que ce soit et je me disais que c'était sa parole contre la mienne. Je me sentais salie et dégoûtée". Son agresseur a été condamné par la justice. Elle, a décidé de ne pas rester.
50 à 80 condamnations pour 1000 plaintes
Perdre son travail est un risque réel pour de nombreuses femmes harcelées. Parmi la centaine de femmes que cette association d'aide aux victimes accompagne, 95% ont perdu leur emploi. Souvent, le harceleur est leur chef. Quand le harceleur est un supérieur hiérarchique, il risque 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende. Mais même quand la victime décide d'aller devant les tribunaux, la procédure aboutit rarement : 1000 plaintes par an pour 50 à 80 condamnations. De plus en plus de femmes font tout de même la démarche de porter plainte, les langues se délient progressivement.
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