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Harcèlement de rue dans le quartier La Chapelle-Pajol, à Paris : "Les femmes ne peuvent plus circuler"

Pour Nathalie, de l'association SOS La Chapelle, les femmes se sentent "toutes extrêmement en danger" dans le quartier La Chapelle-Pajol, au nord de Paris.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La facade en bois de la Halle Pajol, le 3 juin 2016. (MAXPPP)

Des riveraines du quartier La Chapelle-Pajol, dans les 10e et 18e arrondissements de Paris, se plaignent de harcèlement physique et verbal dans les rues. Une situation "dramatique" pour certaines associations du quartier, comme SOS La Chapelle et Demain La Chapelle.

Dans le texte qui accompagne une pétition en ligne, ces associations estiment que les femmes sont "une espèce en voie de disparition au cœur de Paris". Les signataires dénoncent "les insultes, (...) les vols à la tire, les pickpockets, les trafics", et le fait que "les employés de ces trafics nous signifient chaque jour que nous sommes indésirables, nous et nos enfants. Désormais la place de la Chapelle, la rue Pajol, la rue Philippe-de-Girard, la rue Marx Dormoy, la station de métro et le boulevard de la Chapelle sont abandonnés aux seuls hommes."

Nathalie est membre de l'association SOS La Chapelle, qui a appelé à un sit-in vendredi à partir de 16 heures, place de la Chapelle. Elle tire la sonnette d'alarme sur franceinfo.  

franceinfo : Quelle situation dénoncez-vous dans le quartier La Chapelle-Pajol ?

Nathalie : C'est une situation assez incroyable. En plein cœur de Paris, vous avez des quartiers où les femmes doivent maintenant faire attention à leur manière de s'habiller, doivent faire des détours pour ne pas subir de harcèlement physique ou verbal. Nous nous sentons toutes extrêmement en danger. Ça devient dramatique. Nous sommes plusieurs membres de diverses associations, SOS La Chapelle, Demain La Chapelle, qui avons décidé de lancer cette pétition pour être enfin entendues. On doit faire face à un mur de la part de la mairie, des autorités. Nous avions déjà adressé des pétitions aux autorités, au ministre de l'Intérieur, au Premier ministre du précédent gouvernement, sans jamais avoir de réponse. Le seul qui nous avait répondu, c'était le préfet de police. Mais la police a des pouvoirs limités.

Qui est victime du harcèlement de rue dans le quartier ?

Des femmes de tous âges, de toutes origines. Nous sommes maintenant victimes de ce harcèlement quotidiennement. Certaines femmes, un peu plus âgées ou même très jeunes, ne peuvent plus sortir. Des mères de famille hésitent à envoyer leurs jeunes filles, ou même leurs petites filles de 12-13 ans, acheter du pain. Ça devient insoutenable.

Quel est le profil des harceleurs de rue ?

Ce sont souvent de jeunes hommes seuls, entre 15 et 30 ans, qui harcèlent dans la rue. Ce qu'on demande, c'est qu'on nous rende notre quartier, qui a toujours été un quartier populaire avec des populations de diverses origines. Tout se passait très bien jusqu'à il y un an et demi ou deux. Et maintenant on en arrive au stade où les femmes ne peuvent plus circuler dans ce quartier.

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