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Figure de la lutte pour les droits des femmes, Thérèse Clerc s'est éteinte à 88 ans

Cette femme engagée avait notamment cofondé une maison de retraite autogérée à Montreuil. Elle est morte à l'âge de 88 ans. Francetv info revient sur son parcours.

Article rédigé par Marthe Ronteix
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Thérèse Clerc lors de la pose symbolique de la première pierre de la Maison des Babayagas à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2007. (MAXPPP)

Militante pour le droit à l'avortement, mère divorcée de quatre enfants et cofondatrice de la Maison des Babayagas de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Thérèse Clerc s'est éteinte chez elle à 88 ans, a annoncé son amie Danielle Michel-Chich, auteure de la biographie Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs, mardi 16 février. Pendant quarante ans, elle a participé aux principaux combats pour les droits des femmes.

Issue d'une famille catholique et bourgeoise, la jeune Thérèse se marie tôt avec un petit entrepreneur et vit le quotidien difficile d'une mère au foyer, dans un petit appartement sans confort du 11e arrondissement de Paris. Quand éclate Mai-68, elle assiste, en secret, aux meetings qui se tiennent à l'université de Jussieu. C'est le début de sa prise de conscience. En 1969, à 42 ans, elle divorce.

"Faiseuse d'anges"

Elle s'engage auprès du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC) et devient "faiseuse d'anges" dans son appartement de Montreuil. Une activité d'avortements clandestins qu'elle abandonne après l'adoption de la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse, en 1975. Thérèse Clerc milite alors pour la parité et l'égalité salariale.

Un engagement salué par Laurence Rossignol, ministre de la Famille, de l'Enfance et des Droits des femmes; et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale.

Une université populaire pour "secouer les vieux"

Thérèse Clerc parlait aussi ouvertement de son homosexualité, comme dans ce portrait que lui avait consacré Libération en 2008, ou dans le documentaire Les Invisibles (2012), qui donnait la parole à des personnes âgées homosexuelles ou bisexuelles.

Chevalière de la Légion d'honneur, elle a créé la Maison des femmes de Montreuil, qui accueille des femmes de tous âges, victimes de violence, en insertion ou en réinsertion. Elle est également à l'origine de la Maison des Babayagas, un nom tiré des sorcières du folklore russe. Avec deux amies, elle conçoit le projet d’une maison "autogérée, citoyenne, écologique, féministe, laïque et solidaire", raconte Libération. Elle se bat pendant quinze ans pour ouvrir cette résidence autogérée pour femmes âgées dans le centre-ville de Montreuil. La structure ouvre finalement en 2013 et accueille une vingtaine de colocataires âgées de 60 à 80 ans, installées dans des studios individuels. 

Parce qu'il faut "secouer les vieux, qu’ils arrêtent de ne jouer qu’au Scrabble et à la crapette", comme elle l'expliquait à Madame Figaro, Thérèse Clerc a fondé l'Université du savoir des vieux (Unisavie), une université populaire, pour "rester intelligente". Un mois avant la mort de cette infatigable militante, la Maison des femmes avait été rebaptisée Maison des femmes Thérèse Clerc. 

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