Arabie saoudite : liberté d'un côté, arrestations de l'autre
Alors que l'Arabie saoudite célèbre l'autorisation des femmes à prendre le volant, le prince a dans le même temps fait arrêter plusieurs femmes qui osaient prendre la parole pour dénoncer un manque de liberté encore très important.
Cela devait être un moment historique. Alors que les femmes d'Arabie saoudite viennent de célébrer leur droit de conduire une voiture, nous devions rencontrer l'universitaire Hatoon Al-Fassi à cette occasion mais celle-ci a été arrêtée. Samah Soula, reporter à France 2 raconte : "J'avais contacté Hatoon Al-Fassi pour la rencontrer et la filmer en train de conduire pour la première fois dans son pays. Elle militait pour ce droit depuis des années. La veille de mon arrivée à Riad, elle n'a plus répondu aux messages, elle a disparu."
Réprimer les voix contestataires
Son arrestation s'ajoute à celle de 17 autres activistes il y a un mois et quatre femmes restent aujourd'hui en prison, en plus de Hatoon Al-Fassi. "Il ne fallait pas, au moment où l'on célébrait la conduite, de voix féminines pour mettre un bémol à une avancée décidée par le prince", explique Samah Soula. Pour ces femmes, la conduite n'est qu'une étape, elles souhaitent mettre fin à la tutelle masculine et pouvoir voyager sans l'autorisation d'un homme de leur famille. "Cette question est très sensible, le prince doit donner des gages aux plus conservateurs encore très influents." On assiste à un scénario schizophrène avec un prince qui donne d'une main des nouvelles libertés et châtie de l'autre, ne laissant aucune place à la contestation. Tout changement doit venir d'en haut, exclusivement.
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