Salle de shoot à Paris : "Quand on voit quelqu’un qui n’est pas défoncé, c’est l’extra-terrestre", déplorent les riverains
Près de 18 mois après l'ouverture d'une salle de consommation à moindre risque dans le 10e arrondissement de Paris, les riverains demandent son transfert, en raison, disent-ils, du "bruit" et du "trafic" de drogue.
À Paris, des voisins de la salle de consommation de drogue à moindre risque (SCMR), dite "salle de shoot", à Paris dénoncent, vendredi 2 mars, des nuisances à répétition et un climat d'insécurité. Près de 18 mois après l'ouverture d'un accueil de toxicomanes dans le 10e arrondissement, près de l'hôpital Lariboisière, cette salle reste controversée.
Un sentiment d'insécurité
À proximité de la salle de shoot, mardi 27 février, un homme a tenté de voler son sac à une femme enceinte, sous la menace d'un couteau. Selon le parquet de Paris, on ne peut pas savoir si l'agresseur est un toxicomane puisqu'il est toujours recherché. Mais pour les riverains, c'en est trop. Ils se plaignent du bruit et d'incivilités. Sur place, à 13h30, l’heure de l’ouverture de la salle de shoot, trois toxicomanes franchissent rapidement le portail, sans s'attarder sur le trottoir. Pourtant dans l'immeuble juste en face, les habitants décrivent un quotidien difficile. Une habitante se plaint du bruit. "Ils hurlent tout le temps", affirme-t-elle.
Ce sont des dizaines de personnes sur le trottoir qui trafiquent en plein jour, devant tout le monde et en plein jour. Ils n’en ont rien à foutre.
Une voisine de la salle de shoot à Paris
Une autre habitante évoque "des bagarres en peine rue, des personnes défoncées toute la journée, tout le temps". "Quand dans la rue on voit quelqu’un qui n’est pas défoncé, c’est l’extra-terrestre", dit-elle.
"Une présence humaine" envisagée aux abords
Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris et ancien maire du 10e arrondissement, se dit conscient qu'une amélioration est nécessaire. Interrogé sur les mesures possibles pour éviter les attroupements devant la salle de shoot, l'élu estime que la solution relève "de la présence humaine, policière et de prévention".
C’est la dimension qu'il nous reste à améliorer, alors que le travail réalisé à l’intérieur de la salle est très positif.
Rémi Féraud, sénateur PS
La présence policière aux abords de la salle de shoot a pourtant été renforcée. Mais c'est insuffisant selon le collectif de riverains. Il demande le transfert de la salle dans un quartier moins fréquenté. Cette option est totalement exclue par la municipalité.
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