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Vidéo Marseille : les mineurs au cœur du trafic de drogue

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
Marseille : les mineurs au cœur du trafic de stupéfiants
Marseille : les mineurs au cœur du trafic de stupéfiants Marseille : les mineurs au cœur du trafic de stupéfiants (France 2)
Article rédigé par France 2 - N.Perez, T.Cuny, M.Marini
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Les règlements de comptes autour du trafic de drogue sont désormais fréquents à Marseille : ils ont fait trois morts rien que le week-end dernier, dont un adolescent de 14 ans. Les mineurs sont aujourd'hui au cœur des drames.

Six jours après la mort d'un adolescent de 14 ans exécuté à l'arme de guerre, rien n'a changé dans la cité des Marronniers, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Des adolescents tiennent un point de deal, et toutes les entrées de la cité. Des barrages et des checkpoints ont été installés. Les habitants de la cité connus des "guetteurs" peuvent passer, pour les autres, un grillage est déployé, et les pièces d'identité sont vérifiées. Leur travail consiste à tout contrôler, ainsi que prévenir de l'arrivée des patrouilles de police. Ils sont rémunérés chaque jour pour cette mission. "Moi ça fait longtemps, je suis payé 200 euros, les nouveaux c'est 120 euros la journée", confie l'un des adolescents, qui assure ne pas avoir peur. "C'est rien", lâche-t-il.

Les mineurs, un profil recherché

L'adolescent vit seul dans un foyer. Ses parents sont restés en Algérie. Les mineurs isolés, en rupture familiale ou scolaire, correspondent exactement au profil recherché par des trafiquants de drogue. "Ils savent que judiciairement on ne pourra pas les poursuivre, (…) si en plus le jeune c'est un jeune sans papier, qui arrive de l'étranger, vous imaginez que c'est le profil parfait, puisqu'un il ne sera pas poursuivi, et deux il ne sera pas renvoyé", explique Rudy Manna, secrétaire départemental d'Alliance Police Bouches-du-Rhône. Selon Xavier Monnier, journaliste et auteur du livre Les nouveaux parrains de Marseille, la précarité est également un facteur aggravant. "Ces quartiers s'enfoncent dans la misère. Quand le gamin il sort le matin, il va dans son escalier, il essaye de sortir de sa cité, la première chose qu'il voit (…) c'est des dealers avec beaucoup d'argent", confie ce dernier. Dans les quartiers nord, un point de deal rapporte de 30 000 à 60 000 euros par jour. 

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