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Doux : le tribunal passe au crible les offres de reprise du pôle frais

Le tribunal de commerce de Quimper se prononcera lundi sur l'avenir du pôle frais du groupe Doux. Il examinait ce mercredi les offres de reprise partielle. La situation est toujours aussi alarmante: 1.000 des 1.700 postes sont menacés. L'activité doit cesser lundi prochain. Les syndicats appellaient à une manifestation devant le palais de justice, mais les salariés ne se font pas d'illusion.
Article rédigé par Caroline Caldier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Les syndicats ne sont pas sortis
optimistes du comité central d'entreprise qui s'est tenu mardi. "Il n'y a aucune offre qui soit vraiment
intéressante", a tranché le délégué central CGT Raymond Gouiffès. Les
dernières "améliorations"
apportées aux offres partielles proposées
début août par les repreneurs n'ont pas soulevé l'enthousiasme des salariés. Car
les chiffres parlent d'eux-mêmes : elles permettraient au mieux de sauver
720 emplois sur un total de 1.692, soit 972 emplois menacés (894 CDI et 78
CDD), selon la direction du groupe.

"Je ne sais pas si
tout a été fait pour sauver des emplois" (Jean Luc Guillard, délégué
syndical central CFDT)

Les syndicats ont un
doute : la solution qui se dégage ne privilégie-t-elle pas avant tout les
créanciers ? Le prix de cession des actifs du pôle frais pourrait
atteindre 9,855 millions d'euros. Une somme qui permettra d'éponger les
dettes du groupe, en particulier auprès des éleveurs et des transporteurs. 

Une autre crainte apparait au moment où le tribunal étudie ces offres. "Le
tribunal de commerce de Quimper est un tribunal de proximité. Le groupe Doux
a une grande influence sur Quimper"
, souligne un syndicaliste. Sera-t-il
vraiment indépendant ? "Nous demandons l'impartialité. Les patrons
qui jugent des patrons, c'est une justice de classes"
, estime Raymond
Gouiffès.

Les syndicats CGT, FO et
CFDT ont donc appelé à un grand rassemblement devant l'enceinte du tribunal à
partir de 13h30, afin de demander notamment "le dessaisissement
du tribunal de commerce de Quimper"
en faveur d'une juridiction professionnelle,
a assuré M. Gouiffès. Et l'accueil réservé au président du groupe, Charles Doux, a été pour le moins musclé. Pris à partie par une partie des 150 salariés présents qui ont crié "Voyou! Lâche!" il a reçu des oeufs sur sa veste de costume.

Les salariés seront fixés sur leur sort lundi prochain. 

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