Des voies sur berges à Paris, rendues aux piétons pour de bon
Rive gauche, il est question de fermer la circulation, entre le Musée d'Orsay et le pont de l'Alma, pour transformer les quais en espaces dédiés "au bonheur".
Rive droite, d'en finir avec cet autoroute urbaine, en réduisant la vitesse de circulation, en implantant cinq feux tricolores entre le pont d’Iéna et le pont Sully et en diminuant la largueur de la chaussée.
Entre les deux, des îles artificielles, des barges flottantes, des terrains de sports, des pistes cyclables à gogo, des fontaines à eau... rêve de flâneur parisien, consultable sur paris.fr.
Ce projet estimé à 40 millions d'euros doit être présenté au Conseil de Paris en juillet prochain, pour une mise en œuvre d'ici à l'été 2012. Mais d'ici là, les maires d'arrondissement et les collectivités de riverains doivent être consultés. Les internautes aussi sont appelés à s'exprimer sur un forum, bientôt mis en place sur le site de la mairie de Paris.
Six minutes de parcours supplémentaires, pas plus ?
Car, si sur le papier et les photos modélisées le projet est fort séduisant, il risque de compliquer la circulation parisienne intramuros. Le trafic actuel sur les deux rives de la Seine représente 40.000 voitures par jour. Et la mairie a beau assurer que ce plan ne rallongera les temps de parcours d'est en ouest et d'ouest en est que de six minutes chacun, il y a fort à parier que les automobilistes auront du mal à la croire.
Même le Vert Denis Baupin, adjoint à l'environnement, et ancien chargé des transports, prévient que tout ça fonctionnera si l'"offre de
transports collectifs" est accru. L'opposition UMP s'est donc engouffrée dans la brèche, exigeant "un traitement global de la circulation parisienne", convaincue que le maire n'a "même pas envisagé de solutions alternatives de report de la circulation".
Les berges basses de la Seine sont classées "patrimoine mondial de l'humanité" par l'Unesco depuis le 10 septembre 1994.
Cécile Quéguiner
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.