Des "Marches des salopes" dans toute la France pour protester contre les viols
Des défilés étaient en outre organisés dans trois villes sud-africaines ainsi qu'à Philadephie, aux Etats-Unis.
Sur les pancartes, des inscriptions : "Ceci est une jupe, pas une invitation", ou encore "La honte doit changer de camp". Plusieurs centaines de manifestants, essentiellement des jeunes femmes, ont participé samedi 28 septembre dans plusieurs villes de France à la "Marche des salopes" ("SlutWalk"). Ils protestaient contre "la culpabilisation des victimes d'agressions sexuelles" et "le sexisme", selon le site officiel du mouvement.
Ce phénomène est né à Toronto, au Canada, en avril 2011, sous la forme d'une manifestation dénonçant les propos d'un policier qui avait dit que "les femmes devraient arrêter de s'habiller comme des salopes si elles ne veulent pas être victimes". Plus de 250 villes dans le monde ont, depuis, organisé des marches similaires.
"Un viol n'est jamais de la faute de la victime"
A Paris, vêtues notamment de shorts et arborant pour certaines un soutien-gorge apparent, une centaine de personnes ont défilé jusqu'au Panthéon derrière une banderole qui portait l'inscription "Non, c'est non. Un viol n'est jamais ni consenti, ni provoqué, ni de la faute de la victime !".
"Le but est à la fois de dénoncer le viol, mais aussi le traitement que subissent les victimes de la part de la police et de leur famille, le fait de faire reposer la responsabilité sur elles en disant 'tu n'aurais pas dû t'habiller comme ça' ou 'tu n'aurais pas dû boire'", a expliqué une participante.
"Il y a beaucoup de progrès à faire"
Des défilés étaient organisés samedi dans plusieurs villes de France (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lille, Lyon, Rouen, Toulouse, Strasbourg), mais aussi dans trois villes sud-africaines et à Philadephie, aux Etats-Unis, a précisé Gaëlle Hym, l'organisatrice de la 3e édition de la "SlutWalk" en France.
Parmi la quarantaine de manifestants à Lille, une étudiante de 23 ans, qui dit avoir été violée, a raconté à l'AFP la réaction de certains de ses amis: "A l'époque, on m'a demandé comment j'étais habillée. J'ai expliqué que je portais un jean et un T-shirt. On m'a répondu : 'ah, dans ce cas, ce n'est pas normal'".
"Il y a beaucoup de progrès à faire. En France on impose des parcours odieux aux victimes de viol, on leur fait par exemple traverser la ville pour faire des examens. C'est aussi incroyable qu'il y ait encore des viols dans les RER, les trains, alors qu'on pourrait mettre des caméras", a dénoncé Gaëlle Hym.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.