Des cinéastes en soutien aux sans-papiers d'un salon de coiffure parisien
"Comme disait Coluche, il faut toujours remuer la merde pour que ça monte ", explique Josian Balasko sur France Info. L'actrice fait partie d'un collectif de 80 cinéastes (avec notamment Mathieu Amalric, Pascel Ferran, Romain Goupil) qui ont présenté mercredi un court-métrage destiné à obtenir la régularisation de 18 sans-papiers d'un salon de coiffure du 57 boulevard de Strasbourg, dans le 10e arrondissement de Paris. Le film de trois minutes va être diffusé partout en France dans les salles. Depuis trois mois, ces coiffeuses et manucures occupent leur salon de beauté pour demander des papiers.
"C'est du trafic d'êtres humains" selon Josiane Balasko
"On se met en avant, à leurs côtés, pour dire : ça suffit ", a déclaré le réalisateur Romain Goupil lors de la projection. "Ce n'est pas parce qu'ils sont sans-papiers qu'il faut oublier toutes les règles du droit ", a-t-il ajouté. "Je vais faire appel à M. Cazeneuve, à Mme Taubira, de manière à ce qu’ils reconnaissent le statut de victimes à ces personnes qui sont exploitées ", prévient sur France Info Josiane Balasko.
"C’est du trafic d’êtres humains. Elles ont déposé plainte, il y a une loi qui garantit à toute personne même en position irrégulière sur le sol français d’être protégée quand elle dépose plainte pour traite d’êtres humains, et qui leur permettent d’obtenir un titre de séjour provisoire, afin qu’elles soient protégées ", poursuit-elle. "Il faudrait que la justice française mette en application les lois qu’elle décrète. C’est tout ce que l’on demande et je le redemande encore parce qu’ils sont peut-être un peu sourdingues là-haut ", ajoute-t-elle.
Prochaine étape au tribunal jeudi
Après trois semaines de grève en juin, les salariées du salon avaient obtenu des contrats de travail, mais la liquidation de la société a mis fin à tout espoir de régularisation. Tous sont convoqués jeudi au tribunal de grande instance de Paris, suite à une plainte déposée par leur ancien employeur qui veut les faire expulser des locaux. Les salariés eux aussi ont déposé plainte contre leur ancien employeur, notamment pour traite d'êtres humains et travail dissimulé.
Dans ce petit film, les salariées décrivent leurs conditions de travail : "80 heures par semaine ", "pas de salaire ", un patron qui menace des les "faire rafler ". "Si l'Etat ne nous donne pas raison, ce sera une victoire pour les mafias qui nous exploitent ".
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