Cet article date de plus d'onze ans.

Démonstration de force à Paris des opposants au mariage pour tous

Les opposants au mariage homosexuel convergent massivement dimanche à Paris pour battre le pavé contre cette promesse de François Hollande, une démonstration de force soutenue par l'Eglise et à laquelle participent des cadres de l'UMP et du FN.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Clara Beaudoux Radio France)

Pour les opposants au mariage pour tous, c'est le grand
jour. Le collectif "La Manif pour tous", organisateur de l'évènement,
a vu les choses en grand. Ils avaient rassemblés plus 100.000 personnes contre
le projet le 17 novembre et espère, cette fois ci, faire beaucoup mieux... La
police attend entre 150.000 et 300.000 participants, le rassemblement s'annonçant
comme l'un des plus importants, à droite, depuis celui pour la défense de
l'école libre qui avait réuni 850.000 personnes à Paris en 1984.

La marche, qui intervient alors que le plan Vigipirate a été
renforcé samedi
, a débuté à 12h30 : trois cortèges sont partis de Porte Maillot
(XVIIe), de place d'Italie (XIIIe) et de Denfert-Rochereau (XIVe), ralliant le
Champ-de-Mars (VIIe). Elle rassemble des élus, des associatifs, des religieux
ou de simples citoyens, se veut "festive, familiale " et
revendiquera des états généraux ou un référendum.

"Ensuite, nous ferons
la fête
", assurait dimanche l'humoriste catholique Frigide Barjot, égérie du
collectif.

Conseils pour les manifestants

Sur son site, le collectif "La Manif pour tous"
propose une série de conseils : arriver au moins une heure avant l'heure de départ annoncée, privilégier les
trajets directs en transport et utilisez le moins possible la station du lieu
de départ, prendre des affaires chaudes, un parapluie et de quoi boire et
manger, les enfants doivent avoir sur eux les coordonnées de leurs parents, ne
pas oublier de marcher sur la chaussée "pour des raisons de
sécurité (passage des secours par les trottoirs) et de comptage (les personnes
sur les trottoirs ne sont pas prises en compte)"
, ou encore d'avoir un
éclairage individuel pour les "photos de nuit sur le Champs de Mars ".

Mais, surtout, il appelle à ce que l'unité du rassemblement,
qui s'affiche pacifique et non partisan, ne soit pas entachée de débordement :
il appelle donc à ne pas "répondre " en cas de contre-manifestation,
à "garder le sourire " et le "respect des personnes ". En
assurant que seraient retirées les pancartes confessionnelles ou homophobes.

"De nombreux catholiques " mobilisés

L'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, s'est félicité
samedi que de "nombreux catholiques " se mobilisent contre le
projet, en assurant que "ce n'est pas une manifestation de l'Eglise
contre le gouvernement
". Il ira "probablement " saluer
les participants. L'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, lui,
sera dans le défilé : leur présence a choqué certains catholiques
homosexuels. Parmi eux, Vanessa, 34 ans, qui s'estime rejetée par son Eglise,
dans laquelle elle ne se reconnaît plus :

Le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, n'appelle pas à
"manifester" mais à "réfléchir " à ce projet
qui suscite ses réserves.

L'ancien Premier ministre François Fillon - qui ne défilera
pas- a apporté un soutien de poids aux opposants en appelant François Hollande
à "ne pas passer en force " sur un projet qui "divise "
le pays. Jean-François Copé, président de l'UMP, était, lui dans le cortège,
place d'Italie, aux côtés du député Christian Jacob, mais son appel à
manifester est loin d'avoir fait l'unanimité dans son parti.

Même hésitation au Front national, qui a finalement envoyé une
délégation porte Maillot, conduite notamment par Louis Aliot et Bruno
Gollnisch, même si la présidente du FN, Marine Le Pen, elle, n'y sera pas.

Le gouvernement restera sur sa position

Le gouvernement, lui,  n'entend pas reculer : le projet
de loi sera examiné dès le 29 janvier au Parlement, quelle que soit l'ampleur
de la manifestation, avait martelé la ministre de la Justice Christiane
Taubira, en excluant l'organisation d'un referendum. Le PS a toutefois jeté du
lest : ses députés ne déposeront pas d'amendement ouvrant la procréation
médicalement assistée aux couples de femmes dans le cadre de cette loi.

Les pro-mariage gay ne prévoient pas de contre-manifestation
dimanche. Ils descendront à leur tour dans la rue le 27 janvier.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.