Dans un rapport, l'Académie nationale de médecine a déploré le "rôle néfaste" des 4 jours sur le rythme biologique
Pourtant, depuis le mois de septembre, 95% des écoles primaires ont adopté ce système: quatre jours de cours et 144 jours par an.
Problème, ce rythme allonge la durée de la journée scolaire. Ce qui n'est "pas en cohérence" avec les rythmes biologiques de l'enfant, souligne le rapport de l'Académie de médecine.
Celle-ci précise que des recherches ont montré que la semaine de quatre jours "n'est pas favorable à l'enfant car celui-ci est plus désynchronisé le lundi et le mardi matin", avec pour conséquence une diminution de la vigilance. Elle prône donc d'"aménager la semaine sur 4 jours et demi ou 5 jours en évitant la désynchronisation liée à un week-end dont le samedi est libre".
En outre, les écoliers français ont des journées longues - six heures de classe et même davantage pour les plus faibles qui suivent l'accompagnement personnalisé -, car ces heures sont désormais concentrées sur 144 jours, contre 188 en Allemagne et Finlande ou 190 en Angleterre (chiffres 2007 de l'OCDE). Pour l'Académie, il faudrait en France 180 à 200 journées de classe, ce qui induirait une réduction des grandes vacances, et le temps quotidien devrait être de quatre à six heures, selon l'âge de l'élève. Elle estime aussi que les vacances de Toussaint, période difficile pour l'enfant, devraient être allongées à deux semaines.
Un constat ancien
Ce constat, l'Académie de médecine n'est pas la première à le faire: avant elle, de nombreux chronobiologistes, la fédération des parents d'élèves FCPE et même l'inspection générale de l'Education nationale, dans un rapport de 2009, avaient souligné les inconvénients des quatre jours. "Les conséquences du resserrement du temps scolaire se font sentir sur la fatigue des élèves et des enseignants", avait écrit l'inspection, ajoutant cependant que "l'évolution souhaitable de la situation n'est pas dans le retour au samedi matin, que personne ne revendique, mais dans la scolarisation du mercredi matin".
Pour autant, le ministère de l'Education nationale n'entend pas trancher cette question, préférant en laisser la responsabilité aux conseils d'école, instances composées notamment du directeur, du maire de la commune, des maîtres et de représentants des parents. "La nouvelle formule qui préside est de laisser la responsabilité de l'organisation de la semaine aux conseils d'école (...), c'est important que les acteurs se prononcent", avait déclaré en septembre 2009 le ministre Luc Chatel, son ministère assurant jeudi que cela restait sa position.
Il n'est prévu pour l'instant ni débat ni conférence sur les rythmes scolaires, a aussi précisé le ministère, alors que la FCPE a fait une demande en ce sens. La première fédération de parents a réclamé jeudi "des décisions concrètes pour mettre fin aux aberrations pédagogiques et de santé actuelles".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.