Crise du lait : le gouvernement nomme deux médiateurs

Ils se disent à bout. Depuis le début de l'année, les cours du lait ont chuté de près d'un tiers - du moins, le prix payé aux producteurs, parce qu'en rayon, le consommateur, lui, n'a pas vraiment constaté de différence... Crise de surproduction, selon les industriels.

Quoi qu'il en soit, les producteurs de lait, à bout, entendent bien le faire savoir. En multipliant les opérations coup de poing contre les préfectures et les supermarchés - deux cibles traditionnelles des mouvement agricoles.

Le ministère, de son côté, annonce avoir nommé deux médiateurs, pour tenter de déminer la crise : Philippe de Guénin, directeur régional de l'alimentation,
de l'agriculture et de la forêt des Pays de Loire, et Pierre Lepetit, inspecteur
général des finances, ont pour mission "de mettre en place les conditions d'une
négociation dans les régions, permettant de déboucher sur l'élaboration et la
diffusion d'éléments entrant dans la composition du prix du lait pour le 2ème
trimestre".

Pour l'heure, un peu partout en France, au petit matin, les producteurs ont donc déversé au choix du lisier ou du lait contre les bâtiments publics.

A Saint-Lô, préfecture de la Manche, ce sont près de 600 producteurs, selon la police, 2.000 selon les sydnciats, qui se sont rendus, vers 6h30, en préfecture, au son des tirs utilisés pour effrayer les étourneaux.
_ A Alençon, ils étaient 300 producteurs de lait. A Rennes, entre 200 et 250 producteurs.

D'autres rassemblements étaient également en cours à Nantes, Lisieux et la Roche-sur-Yon.

Sans attendre d'ailleurs ce matin, des actions ont eu lieu en pleine nuit. Ainsi à Rouen, les agriculteurs avaient dressé des barricades dès hier soir.