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Contrepartie au RSA : Laurent Wauquiez choque à gauche et parmi les associations

Invité de BFM TV hier soir, le ministre français des Affaires européennes a souhaité que les bénéficiaires de minima sociaux voient leurs revenus plafonnés en cas de cumul d'allocations. Laurent Wauquiez souhaite par ailleurs que les bénéficiaires du RSA soient astreints à des travaux d'intérêt général. Et il entend faire déposer une proposition de loi en ce sens dans les 10 jours. Réactions scandalisées à gauche et parmi les associations qui aident les bénéficiaires.
Article rédigé par franceinfo
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Invitée ce matin de France Info, l'ancienne secrétaire générale du Parti Communiste, Marie-Georges Buffet, met le ministre au défi de vivre "avec moins de 700 euros par mois - c'est ça le RSA pour deux personnes", dit-elle.

Le socialiste Manuel Valls dénonce lui aussi les propositions de Laurent Wauquiez et avec lui un gouvernement qui tend à "désigner les chômeurs, ceux qui bénéficient du RSA comme les responsables

Du côté des associations en charge de réinsertion sociale, on parle de démagogie.

Cette proposition du ministre des Affaires européennes témoigne d'une "grande méconnaissance de la réalité", estime Nicole Maestracci. Qui sont les bénéficiaires du RSA ? " Des familles mono-parentales, avec de jeunes enfants ", rappelle la présidente de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale. Des familles pour qui le RSA
devrait être un moyen de "sortir de la pauvreté".

Or, avec 466 euros par mois pour une personne seule, on est loin selon elle de ce que Laurent Wauquiez appelle une "dérive de l’assistanat en France". Des propos qualifiés de "démagogiques" par Nicole Maestracci qui souligne par ailleurs qu'il y a moins de bénéficiaires que ce à quoi le gouvernement s'attendait. Le "RSA-activité" concerne aujourd'hui à peine 600.000 personnes en France, contre 1,9 million attendu. Et puis "il y a toujours l’idée qu’il y a des gens qui sont des fainéants et qui touchent ces prestations sans rien faire". Or, une récente étude révèle qu'il y a à peine 2,5% de "fraudeurs", affirme-t-elle.

Selon la présidente de la FNARS, le problème aujourd'hui ce n'est pas le RSA, c'est l'emploi. Pas assez de travail et un accompagnement à minima, estime-t-elle. " La réalité aussi c’est que pôle emploi, qui devait accompagner les personnes bénéficiaires du RSA, a beaucoup de mal à la faire ". Livrés à eux-mêmes, les bénéficiaires du RSA présentent en outre, pour beaucoup d'entre eux, des difficultés de santé importantes, un frein supplémentaire au retour à l'emploi, explique Nicole Maestracci. " La contrepartie, personne ne s’y oppose, mais il faut que chacun remplisse ses devoirs ", conclut-elle.

Enfin sur le sujet d'une limitation du cumul des minima sociaux à 75% du Smic, c'est la CGT qui s'exprime.

Pour l'instant, pas de réactions à ces propositions à droite. Néanmoins, le député UMP Pierre Lang avait récemment présenté une proposition de loi similaire. Il y était question de "demander aux chômeurs indemnisés depuis plus de six mois et aux bénéficiaires du RSA d'effectuer des travaux d'intérêt général", de 20 heures par semaine.

Cécile Mimaut, avec agences

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