Conseil français du culte musulman: les "Marocains" en tête

Les Marocains du Rassemblement des musulmans de France (RMF) ont remporté 43,24% des voix aux élections pour le renouvellement des instances du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui se sont tenues ce dimanche.

L'Union des organisations islamiques de France (UOIF) a eu 30,23% des voix, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) 12,73% et les “divers” 12,5%. 4.666 délégués étaient inscrits pour ce vote, la participation a été de 81%.

Il s'agissait d'élire les 25 conseils régionaux du culte musulman qui a leur
tour vont élire le bureau exécutif et le président du CFCM le 22 juin. Le CFCM, créé en 2003 par Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur et
des cultes, était présidé depuis l'origine par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui représente principalement les musulmans algériens, lui-même étant considéré comme une figure “historique” de la communauté.

Depuis 2002, les Marocains ont gagné en influence. Ils sont globalement
moins nombreux que les Algériens (1 million contre 1,5 million) mais affirment compter une plus grande proportion de pratiquants et font remarquer que le CFCM est chargé du culte et non de l'ensemble de la population de culture musulmane.

Un boulevard pour les "Marocains"
Dalil Boubakeur avait d'abord fait savoir qu'il briguait un troisième mandat avant d'annoncer que la Fédération de la grande Mosquée de Paris boycotterait les élections pour protester contre le mode de désignation des délégués appelés à voter. Leur nombre est fonction de la surface des lieux de culte et justement au cours des dernières années, ce sont plutôt les Marocains qui ont ouvert des mosquées. Actuellement, selon le ministère de l'Intérieur, les Marocains gèrent environ 40% des lieux de culte en France, et estiment devoir être mieux
représentés au CFCM.

Trois candidats sont en lice pour devenir président du CFCM : il y deux
Marocains (Mohamed Moussaoui du RMF et Fouad Alaoui de l'UOIF) et un Turc (Haydar Demiryurek du CCMTF). La logique du vote place Mohamed Moussaoui en position d'hyper favori.

Grégoire Lecalot, avec agences