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Circulation toujours déconseillée en Ile-de-France

L'Ile-de-France s'est réveillée très perturbée, après la tempête de neige qui a frappé la région la plus peuplée du pays hier. Les conditions de circulation, moins dantesques qu'hier, sont à nouveau très difficiles. La préfecture de police de Paris "déconseille formellement" de circuler. Des milliers de Franciliens ont été piégés, dans des centres d'hébergement, à leur travail, ou dans leur voiture.
Article rédigé par franceinfo
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Depuis 13 h hier, c'est la même portion de la nationale 118 qu'il voit dans le pare-brise de sa voiture. Celle qui grimpe raidement la vallée de la Bièvre, pour aboutir au grand centre commercial très fréquenté de Vélizy. Cet automobiliste qui témoignait ce matin vit le même calvaire que des milliers d'autres depuis hier. Il ne neige plus sur l'Ile-de-France et ses 12 millions d'habitants, mais la circulation est très loin de revenir à la normale. La préfecture de zone Ile-de-France a “déconseillé formellement” aux automobilistes de circuler ce matin dans la région, et évoque une “situation très difficile”. Après avoir nié toute pagaille sur les routes hier, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, change quelque peu de braquet et demande à son tour aux usagers d'éviter de prendre la route.

Au niveau des mesures concrètes, l'interdiction de circuler pour les poids-lourds et les mesures de “stockage” ont été prolongées jusqu'à 9 h au moins. Certains axes sont restés fermés ce matin (LIRE NOTRE ARTICLE SUR LES CONDITIONS DE CIRCULATION), comme des portions de la francilienne, autrement appelée A 104, et des sections entre l'A5b et l'A4.

Le directeur des routes d'Ile-de-France a indiqué qu'un retour à la normale n'était pas attendu avant le milieu de l'après-midi. En attendant, si la neige a cessé de tomber, le verglas prend le relais, et les bouchons se reforment à nouveau.

L'un des principaux points noirs de la région est la N 118, dans la vallée de la Bièvre. Des centaines d'automobilistes y ont passé la nuit. La sécurité civile a dû évacuer des enfants qui se trouvaient dans un car. Et ce n'était pas la seule portion de route francilienne à se transformer en bivouac improvisé. D'autres franciliens ont passé la nuit dans leur entreprise, ou encore dans l'un des 78 centres d'hébergement ouverts dans la région, selon le ministre Brice Hortefeux. Des gymnases ou des salles communales qui ont abrité plus de 3.000 personnes (lire notre article de cette nuit). D'autres automobilistes ont choisi de dormir dans leur entreprise. Difficile de chiffrer le phénomène. La ville de Vélizy donne une indication : 7 à 8.000 personnes au total ont été hébergées sur la commune.

Ceux qui ont rêvé de se voir pousser des ailes seront sans doute intéressés d'apprendre que la situation n'est pas brillante non plus dans les aéroports. A Roissy, les pistes ont rouvert à 8 h, mais le retour à la normale devrait prendre plusieurs heures, à cause de l'engorgement de trafic et du temps de préparation des avions. Une centaine de vols ont été annulés hier. Et des milliers de voyageurs ont passé la nuit dans les aérogares. A Orly, les vols accusent des retards d'une à deux heures selon les autorités.

Les trains, en revanche, peuvent circuler. Mais le trafic est néanmoins perturbé, car les conducteurs ont du mal à rejoindre leur lieu de travail pour prendre leur service à temps. Sur le réseau transilien, des trains laissés la veille “aux mauvais endroits” doivent d'abord être dégagés pour que la circulation puisse reprendre normalement. Les réseaux de bus de banlieue sont plus perturbés, victimes des conditions de circulation.

L'Ile-de-France aura été cette fois la principale victime de la tempête de neige et de son cortège de verglas, mais pas la seule.

Des perturbations importantes ont été également signalées en Champagne-Ardennes, entre Châlons-en-Champagne et Reims. Des automobilistes ont mis toute la nuit à faire la route. En Moselle également, les plaques de verglas et les inondations ont obligé environ 500 automobilistes à passer la nuit sur l'A31, entre Kanfen et le Luxembourg. Des couvertures de survie et du ravitaillement ont été distribuées.

Grégoire Lecalot, avec agences

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