Cinq semaines de soldes que l'on promet décoiffants
Une fois de plus, la fièvre acheteuse va refaire parler d'elle. Parce que débutent aujourd'hui, et pour cinq semaines, les soldes d'été. Seules la Corse et les Alpes-maritimes attendront le 8 juillet.
_ La grand-messe de la consommation dure une semaine de moins que par le passé - tout comme les soldes d'hiver - pour laisser aux commerçants la possibilité d'avoir deux semaines flottantes de soldes, à leur disposition.
Sauf que l'effet pervers de la mesure, c'est que plus personne ne s'y retrouve, entre les soldes, les promotions, ou les déstockages en tout genre...
_ “Cette réforme est une aberration! C'est un facteur perturbateur pour les
clients, qui ne comprennent plus la différence entre les soldes et les
promotions”, tranche Jean-Marc Génis, président de la Fédération des enseignes de l'habillement, qui représente les grandes chaînes.
Les soldes sont tout de même un peu différents. C'est la seule période de l'année où les commerçants sont autorisés à revendre à perte, pour écouler leurs stocks
_ Tous les secteurs sont autorisés à faire des soldes, mais celui de
l'habillement et de la chaussure est le plus actif. Les soldes (d'hiver et d'été)
représentent un tiers des ventes annuelles de ce secteur, dont une part
prépondérante est réalisée lors des soldes d'hiver (60%).
Autant dire que les commerçants jouent gros pendant les soldes. Surtout en cette période de disette économique... “La météo, la crise, la montée du chômage font que les gens n'ont pas envie d'acheter des vêtements. Les réseaux de magasins qui proposent les plus bas prix s'en sortent le mieux”, souligne Charles Tillard-Tête, chargé d'études statistiques à l'Institut français de la Mode (IFM).
Entre janvier et mai, les magasins indépendants ont enregistré une baisse
des ventes de 8,3%, les chaînes de 2,9% et les grands magasins de 2,7% - malgré des promotions toujours plus nombreuses-, selon l'IFM.
_ Rien qu'en mai, un mois froid et pluvieux, les ventes ont dégringolé de 12% par rapport à mai 2008.
Et ça ne risque pas de s'arranger : 72% des Français se disent aujourd'hui prêts à encore réduire leurs dépenses d'habillement, pour faire face à la baisse de leur pouvoir d'achat. C'est ce que révèle un sondage du cabinet Benchmark Group, réalisé sur internet en avril auprès de 4.000 personnes.
Guillaume Gaven, avec agences
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